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Vers un retour aux fondamentaux (rédigé le 30/03/2016)

La surenchère à laquelle se livrent les banques centrales commence visiblement à lasser les marchés. Il n’est plus aussi facile de surprendre les investisseurs et le «toujours-plus» auxquels elles se livrent depuis plusieurs mois accroît finalement l’inquiétude. Sur le Vieux Continent, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé de nouvelles mesures destinées à relancer une activité toujours faible. Quelle a été la réaction des marchés ? Hausse sur la nouvelle, puis baisse prononcée le même jour avant que les indices ne bondissent finalement le lendemain pour, par la suite, céder de nouveau du terrain. L’impact des décisions annoncées par Mario Draghi aura été nul sur les Bourses. Tant du coté des indices que des changes d’ailleurs, puisque les décisions prises actuellement par les banques centrales s’inscrivent dans le cadre d’une véritable guerre des monnaies, l’objectif étant pour chacune d’entre elles de faire chuter sa devise afin de stimuler les exportations nationales. 

 

Le flux des liquidités déversées par l’institution de Francfort n’est plus le stimulus qu’il était il y a un an (souvenez-vous de l’envolée des marchés au 1er trimestre 2015 et de la baisse concomitante de l’euro face aux principales devises...). Et ceux qui estimaient que les décisions de la BCE allant vers encore plus de largesses monétaires auraient obligatoirement un impact positif et durable sur les marchés en sont donc de nouveau pour leurs frais. Il n’y a pas de repas gratuit, et ce n’est pas «différent cette fois», n’en déplaise aux moins précautionneux des investisseurs.

 

Aux Etats-Unis cette fois, la Fed a décidé de ne pas relever les taux d’intérêt, comme nous l’anticipions à juste titre, face aux inquiétudes des investisseurs portant sur la santé des états émergents et au retour de la volatilité observé sur les marchés boursiers. Les marchés américains y ont trouvé une raison de poursuivre leur progression pas à pas. Mais nul trace d’engouement ne pouvait être observée, comme cela était encore le cas dans un passé récent. Nous nous sommes fort heureusement méfiés de cet aspect par trop mécanique (toute décision accommodante d’une banque centrale devait immanquablement se traduire par une envolée des indices), ce qui nous a conduit à nous positionner à l’achat lors des récents creux inscrits par les indices puis à prendre consciencieusement nos bénéfices dès lors qu’une performance significative était au rendez-vous. Plusieurs positions bénéficiaires ont ainsi été «débouclées» récemment. Car si les banques centrales ont maintenant perdu la main (à notre sens, les marchés ont accordé une place trop importante à leurs décisions et reviennent désormais à plus de mesure sur ce sujet), les investisseurs, livrés à eux-mêmes, vont devoir désormais se pencher sur les fondamentaux du marché. Et en premier lieu sur les résultats trimestriels des entreprises dont la publication va très vite débuter.

 

Les attentes ont été à cet égard révisées en baisse et elles sont dès lors peu élevées, d’autant que l’accent reste mis sur les bénéfices et non les chiffres d’affaires qui devraient de nouveau être mal orientés. Mais peut-on estimer que les données qui vont être rendues publiques seront en mesure de faire oublier les autres déséquilibres et les interrogations des marchés, sauf à battre littéralement en brèche le consensus ? Le risque de «Brexit», l’échec de la Banque du Japon face à la déflation, le ralentissement économique observé aux Etats-Unis, le manque de dynamisme des économies européennes ainsi que l’endettement de la Chine et plus généralement des émergents restent en effet au cœur des problématiques actuelles. Et si les marchés semblent devenir plus accommodants face au risque, ceux-ci n’en demeurent pas moins fragiles. Restez dès lors très vigilants et manœuvriers.

 

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