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Les raisons de la hausse du CAC 40 (rédigé le 09/05/2018)

Mais quelle mouche a piqué les investisseurs ? En un temps très court, le CAC 40 s’est extirpé de la zone dangereuse de 5 050 pts pour bondir, en quasi ligne droite, au-dessus des 5 500 pts, à quelques encablures seulement de son sommet annuel, par ailleurs plus haut depuis 2008. Les valeurs exportatrices ont mené le bal, en raison du repli observé par l’euro face au billet vert (-4% environ depuis le 26 mars). Kering, LVMH et autres Airbus sont actuellement très entourées, pour circonscrire notre propos à la place parisienne.

 

Les cambistes estiment, non sans raison, que le différentiel de taux entre d’un côté les Etats-Unis et de l’autre l’Europe continuera de favoriser la hausse du billet vert. Non sans raison donc, car Mario Draghi, le Président de la Banque centrale européenne (BCE) poursuit son œuvre, sans ciller. A l’occasion de la dernière réunion de l’institution, celui-ci a donné une fois de plus aux marchés ce qu’ils attendaient : au prétexte d’une inflation toujours faible et en dépit d’une croissance qui demeure bien orientée, la BCE a en effet maintenu ses taux sur des niveaux planchers et repoussé l’hypothèse d’une inflexion anticipée de sa politique monétaire. Et les taux européens de se détendre, le Bund allemand étant passé en quelques semaines de 0,80% à 0,60%. Dans le même temps, la Réserve fédérale américaine continue de remonter progressivement ses taux d’intérêt, les analystes évoquant une possible accélération en ce sens au prétexte des tensions observées sur les salaires dans un contexte de plein-emploi. Washington laissera-t-elle le dollar s’apprécier longtemps ? Certainement pas car ce n’est pas là son habitude en la matière. Ceux qui tablent sur une poursuite de ce mouvement risquent d’en être rapidement pour leurs frais. 

 

Mais un autre élément est venu soutenir les indices : la hausse des prix du pétrole. Celle-ci est évidemment favorable aux valeurs du secteur, comme en témoigne la très belle remontée de Total. Compte tenu du poids de cette entreprise dans le CAC 40, sa hausse en Bourse a masqué des situations plus diverses et bien moins favorables. A ne juger que par l’évolution de l’indice tiré vers le haut par le champion français du pétrole, les signaux d’achat se sont toutefois multipliés. Et qu’importe que la hausse des prix du brut pèse sur la structure de coûts de nombreuses entreprises. Cette hausse de l’or noir s’explique par un choc de demande, nous assurent les investisseurs. En d’autres termes, la situation conjoncturelle positive justifie l’envolée des prix du baril. Cette analyse nous semble des plus partiales. Tout d’abord parce que le déséquilibre reste prégnant entre l’offre et la demande de pétrole, malgré l’accord Opep/non-Opep visant à réduire la production. Mais surtout parce que le contexte géopolitique est presque totalement occulté. Rappelons que le Président américain va sans aucun doute déchirer l’accord sur le nucléaire iranien dans les prochains jours, à la plus grande satisfaction de ses alliés saoudiens et israéliens. Comment va réagir Téhéran ? Le Président iranien, vu comme « modéré », ne risque-t-il pas de démissionner pour laisser la place à une frange plus belliqueuse ? Ces éléments sont passés sous silence et peu considérés. Pour l’heure. Mais en cas de conflit – quelle qu’en soit la forme –, le marché risque de s’inquiéter.

 

Enfin, il est commun d’expliquer la hausse des indices européens par les résultats publiés au titre du 1er trimestre. Les bonnes surprises ont été certes au rendez-vous pour environ la moitié des entreprises européennes ayant communiqué à ce sujet. Mais la surréaction est clairement de mise (le CAC a gagné +9% en ligne droite). Une accalmie est désormais nécessaire, voire une nette consolidation, et il paraît dès lors très inopportun de se porter à l’achat, sauf sur des dossiers délaissés ou en retournement. 

 

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