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Le raisonnement économique (rédigé le 29/04/2009)

(29/04/08) Pour une fois, le gouvernement a décidé de prendre le temps de la réflexion avant d’engager la réforme visant à modifier les dispositions de fixation des taux d’intérêt plafonds, soit les fameux taux de l’usure. Les informations qui avaient filtré jusque-là laissaient penser, qu’une fois encore, le dirigisme et l’absence de réflexion allaient l’emporter. C’est ainsi que selon certaines indiscrétions et dans le but, évidemment louable, de mettre un terme aux situations de sur-endettement de certains ménages, l’exécutif entendrait baisser le taux plafond, actuellement fixé à 21,36 % pour les prêts à la consommation inférieurs à 1 524 €. En baissant ce taux, les emprunteurs auraient donc moins à rembourser, ce qui, dans la logique gouvernementale, réduirait ainsi les situations catastrophiques dans lesquelles certains de nos concitoyens se retrouvent englués. CQFD. Oui mais voilà, les considérations politiques se heurtent bien souvent à la réalité des choix économiques. Nul besoin d’intenses réflexions pour se rendre compte que ce « raisonnement » manque d’à-propos. En réalité, une baisse du taux marginal d’usure risquerait d’exclure du crédit toute une frange de la population qui, pour un achat particulier ou tel besoin ponctuel, a recours à ce type de crédit très onéreux. Face au risque nettement moins rémunéré que comporterait ce genre de crédit, il est en effet clairement envisageable que les organismes ne décident de ne plus s’exposer à ces défauts de paiement. Alors que les problèmes d’accès au crédit sont déjà importants dans notre pays, une telle décision risquerait par ailleurs d’exclure certains individus des circuits traditionnels du crédit. Et le terme « usure » de renaître alors... On ne peut s’empêcher d’opérer un parallèle avec la décision prise par l’exécutif de réduire à un mois le dépôt de garantie pour toute location immobilière. Le résultat était connu d’avance : la raréfaction des biens mis en location face à la prise de risque proprement asymétrique supportée par le propriétaire. Dommage que nos dirigeants  n’aient pas pris, à l’époque, le temps de la réflexion...

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