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PU # 3037 / L'inflation reste au centre du jeu (rédigé le 28/02/2023)
Sur les marchés, la semaine passée a été la plus mauvaise depuis le début de l’année, même si les places européennes – et Paris en tête – ont trouvé d’insoupçonnables ressources pour finalement limiter leur recul. Les investisseurs continuent de s’inquiéter de la remontée des taux, désormais stabilisés sur leurs récents sommets, après plusieurs données négatives relatives à l’inflation.
Aux Etats-Unis ainsi, l’indice des prix PCE, regardé de très près par la Réserve fédérale, est reparti à la hausse à +5,4% sur un an, contre +5,3% le mois précédent (+5% initialement), selon l’indice PCE publié par le Département du Commerce. Sur un mois, la hausse des prix s’est également accélérée à +0,6%, au-dessus des attentes des analystes (+0,4%). L’indice "CPI", une autre mesure de l’inflation qui fait également référence, avait de son côté montré en janvier un léger ralentissement à +6,4% sur un an (contre +6,5% en décembre), tout en progressant pour la première fois depuis septembre (+0,5%, contre +0,1% le mois précédent). L’idée d’une inflation qui diminuerait de façon presque linéaire semble devoir être battue en brèche. Ce qui commence à inquiéter...
De fait, les marchés tablent désormais sur un taux terminal des fonds fédéraux à environ 5,4% en juillet, contre 5,2% auparavant. En d’autres termes, le durcissement des conditions de crédit risque d’être plus significatif qu’attendu. Et le mouvement de hausse des taux de s’inscrire dans une durée qui n’était pas anticipée.
Sur le Vieux Continent, la situation est assez similaire. Christine Lagarde, la Présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a d’ailleurs répété qu’une hausse des taux de 50 points de base était à prévoir en mars et qu’elle ferait tout ce qu’il faut pour ramener l’inflation de manière durable vers son objectif de +2% (The Economist). On retiendra aussi la déclaration sans ambiguïté de Joachim Nagel, le Président de la Bundesbank, qui a indiqué "ne pas exclure de nouvelles hausses significatives des taux d’intérêt au-delà de mars". Pour l’heure accommodantes, les conditions de crédit pourraient donc vite devenir restrictives.
Du côté des statistiques, la confiance des ménages s’est améliorée en février aux Etats-Unis pour le 3ème mois consécutif. Et les ventes de logements neufs ont progressé en janvier pour dépasser les attentes. La robustesse de l’économie américaine offre de fait plus de latitudes à la Fed. En Europe, l’inflation de janvier a été revue en légère hausse à +8,6%, après +9,2% en décembre.
Enfin, le prix de l’or avait atteint son plus haut niveau depuis avril 2022 au début du mois, mais il a depuis cédé du terrain (environ 140 dollars pour une once) après une série de statistiques montrant que l’économie américaine s’avère finalement plus résistante que prévu. Dès lors, les marchés ont revu en hausse leurs anticipations en termes de taux d’intérêt, ce qui les a conduits à céder certaines de leurs positions sur l’or qui n’affiche aucun rendement.
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