USA : le ralentissement prend forme

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Semaine du 2 au 8 septembre 2025

Au cours des huit derniers jours, les marchés n’ont pas montré grand-chose, la volatilité restant aux abonnés absents.

Aux Etats-Unis, le S&P500 est toutefois parvenu à inscrire un nouveau record, soutenu par la perspective d’une baisse de taux de la Fed lors de sa prochaine réunion. Il n’a toutefois pas été suivi par le Nasdaq 100, lequel reste pénalisé par les doutes récurrents portant sur la rentabilité des investissements dans l’Intelligence artificielle (IA).

Le ralentissement du marché de l’emploi américain a semblé prendre forme. Selon le rapport mensuel du département du Travail, l’économie américaine a créé +22 000 emplois non-agricoles sur le mois d’août, soit bien moins qu’attendu par le consensus des économistes (+75 000). Le taux de chômage a par ailleurs légèrement augmenté à 4,3%, après 4,2% en juillet. Parallèlement, le salaire moyen dans le secteur privé est resté bien orienté avec une progression de +0,3%. Sur un an, sa hausse ressort à +3,7%, après +3,9% en juillet, en ligne avec les attentes. Ces données ont fini de convaincre les investisseurs que la Réserve fédérale réduira son taux directeur à hauteur de -25 pdb à l’occasion de sa prochaine réunion de politique monétaire, le 17 septembre.

A la suite de la publication du rapport mensuel sur l’emploi, le rendement obligataire américain à 10 ans s’est rapproché du seuil des 4%. Il est à un plus bas de cinq mois. Selon les organismes indépendants de supervision budgétaire, il faudrait un taux de 3,25% pour éviter que les intérêts annuels de la dette américaine continuent de croître. Reste à savoir si l’évolution de l’inflation, toujours supérieure à +2%, le permettra. 

La détérioration du marché de l’emploi avait été mise en avant par la Réserve fédérale, dans son dernier Livre Beige. Ainsi, l’institution note que les entreprises se montrent peu enclines à augmenter leurs effectifs. Pire, elles ont tendance à ne pas remplacer les employés qui choisissent de démissionner en réaction aux nouvelles exigences de travail en présentiel.

L’indice ISM manufacturier est ressorti à 48,7 en août, contre 48 le mois précédent. Il demeure ainsi en zone de contraction pour le sixième mois consécutif. Celui des services s’est en revanche légèrement amélioré à 52, contre 50,1 en juillet.

En Europe, l’imbroglio politique français a débouché sans surprise sur la démission du Premier ministre Bayrou. Le rendement des obligations d’Etat à 30 ans a dépassé les 4,5% pour la première depuis 2011, avant de refluer. Les opérateurs attendent désormais de voir quelle orientation économique va prendre le futur gouvernement.

Le 12 septembre, l’agence de notation Fitch doit par ailleurs actualiser la note de la dette souveraine française qui est sous surveillance depuis octobre dernier. Une dégradation semble inéluctable.

Dans ce contexte, l’once d’or a poursuivi son ascension et le dollar a perdu du terrain face à l’euro (1,1771 $), preuve que le risque français n’est pas (encore ?) perçu comme un problème européen.

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