Le Fonds monétaire international (FMI) s’inquiète. Et le fait savoir. Dans son étude annuelle consacrée à notre pays, l’institution adresse un véritable avertissement à ses dirigeants. Conciliant, dans un premier temps, le FMI écrit que « l’engagement des autorités françaises à ramener le déficit en dessous de 3% du PIB d’ici à 2029 est bienvenu ».
Avant d’émettre quelques doutes sur cette trajectoire qui, selon lui, « doit être étayée par un ensemble de mesures bien défini et crédible ». Alors que le budget pour 2026 occupe déjà l’exécutif (François Bayrou, le Premier ministre, a évoqué à ce sujet un « Himalaya »), les pistes de travail évoquées jusque-là par voie de presse ne semblent pas pouvoir être accolées à ces deux adjectifs. Il serait en fait surtout question de réduire les niches sociales et fiscales et in fine d’augmenter les impôts.
L’inventivité fiscale reste une marque de fabrique des parlementaires français et de l’exécutif. A ce sujet d’ailleurs, le FMI estime que l’arme fiscale ne devra être utilisée qu’a minima : « le niveau élevé d’imposition de la France – l’un des plus élevées en Europe (et au monde, ndlr) – implique qu’un redressement continu des finances publiques de l’ampleur de l’effort prévu dans le plan à moyen terme de la France, qui passerait uniquement par la fiscalité, pèserait sur la confiance des entreprises, la consommation des ménages et le potentiel de croissance ».
Avant, d’identifier deux axes de réforme : l’assurance-chômage et les retraites. Pour le premier, il en appelle à une réduction de la durée d’indemnisation. Pour le second, il recommande de « simplifier et harmoniser les régimes de retraites » dans le but, qui semble hors d’atteinte sur les bases actuelles, de « garantir l’équilibre du système ».
Alors que l’Italie vient de passer devant la France en termes de PIB par habitant et que la Pologne n’est plus très loin de notre niveau de richesse produite par tête, c’est une refonte totale du « modèle social français » qui s’impose. Celle-ci a été sans cesse repoussée dans le temps. Sauf sanction des marchés (les taux français pourraient s’envoler), qui aura le courage de s’y atteler ?
Copyright (c) Propos Utiles. Tout droit de reproduction interdit.