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Chine : des éléments à considérer (rédigé le 19/04/2016)

Cette semaine, la planète financière s’est enflammée suite à la publication d’un chiffre macroéconomique chinois perçu comme positif (voir page 1 du PU # 2707). à écouter les stratèges, il pourrait démontrer que le ralentissement de l’ex-Empire du Milieu est moins grave que ne le laissaient entendre les 20 à 30 dernières publications portant sur le commerce extérieur, la consommation des ménages, la production industrielle ou encore l’investissement. étonnamment, ceux qui avancent une telle théorie gardent le silence sur les tensions actuellement observées sur le marché obligataire chinois.

 

Sur le seul mois d’avril, 64 entreprises, contre 7 l’année dernière à la même période, ont ainsi été contraintes d’annuler leur émission d’obligations, faute d’acheteurs. Et pour cause, le doute sur la santé financière des sociétés chinoises croît chaque jour qui passe. Alors que le poids total de leur dette dépasse 165 % du Produit intérieur brut chinois (un record mondial), Standard & Poor’s 500 dégrade leur notation à un rythme inconnu depuis 2003. Compte tenu de la jeunesse du marché obligataire chinois, nous pouvons en réalité affirmer que le mouvement est historique. Après avoir usé et abusé de l’effet de levier, les entreprises sont en réalité confrontées à un ralentissement qui met en péril leurs bénéfices et donc leur capacité à honorer leurs remboursements.

 

En 2010, les profits permettaient de couvrir 6 fois le coût de leur dette. Aujourd’hui, le ratio est tombé à 2. Et il s’agit d’une moyenne... Selon les données de Bloomberg, les bénéfices estimés ont chuté de près de 8 % depuis le 1er janvier, soit à un rythme inégalé depuis 2009, année marquée par la grande crise financière. Le gouvernement chinois tente de faire comprendre au marché qu’il ne cherchera plus à éviter les faillites du secteur semi-publique ou privé. Et certains pensent qu’il parviendra malgré tout à gérer en douceur cette transition. Nous en doutons fortement. La déroute du marché boursier chinois a déjà démontré que la « maîtrise » de Pékin atteignait ses limites. Or, un effondrement du marché obligataire chinois aurait bien plus d’impact sur l’économie à l’heure où les entreprises ont accumulé des montagnes de dettes sans générer de croissance. La véritable bulle se situe à ce niveau et doit nous inquiéter.

 

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