Trump braque (brièvement) les marchés

Chine : les autorités à la manoeuvre

Semaine du 7 au 13 octobre 2025

Alors que cette semaine encore, des records historiques étaient inscrits par les indices américains, Donald Trump a provoqué un brusque retournement des marchés en menaçant d’imposer des droits de douane supplémentaires et massifs (+130%) sur les importations en provenance de Chine.

Le jour de cette annonce, le Nasdaq 100 chutait ainsi de -3,49% à la clôture, pour sa pire séance depuis six mois.

Le Président américain indiquait vouloir répondre aux restrictions annoncées par la Chine concernant les terres rares qui restent un sujet très sensible.

Pour les investisseurs, la crainte d’une relance de la guerre commerciale entre les deux puissances a constitué un véritable choc. Les valeurs de la technologie, fortement consommatrices de terres rares, se repliaient plus spécifiquement. Et l’obligataire en profitait, dans le cadre d’une course des investisseurs vers la sécurité (le 10 ans américain se détendait à 4,03%). Les valeurs perçues comme défensives étaient également entourées. Avec une hausse de +35% du S&P500 depuis le point bas d’avril, certains ont vu l’opportunité de prendre des bénéfices, y compris sur les valeurs de l’Intelligence artificielle (IA).

Très vite toutefois et comme à son accoutumée, le Président américain a assoupli son propos. Les droits de douane additionnels n’entreront en vigueur qu’à compter du 1er novembre, ce qui devrait laisser du temps aux négociateurs américains et chinois pour trouver un terrain d’entente. Pékin, de son côté, faisait quelques pas en avant.

Malgré tout, l’or profitait de la situation, l’once inscrivant un nouveau record historique à 4 177 $. Dans son sillage, l’argent  poursuivait sa hausse. Et avec une performance de +78% depuis le début de l’année, il volait même la vedette au métal jaune (+57% sur le même intervalle de temps). Certains fondamentaux sont communs aux deux, dont le déséquilibre persistant entre offre et demande, faute d’investissements.

Sur le front des statistiques, l’actualité a été très mince outre-Atlantique en raison du « shutdown » (de nombreux fonctionnaires ont été placés au chômage technique). Les prochaines données concernant l’inflation seront toutefois rendues publiques le 24 octobre.

Enfin, Jefferies Financial a révélé détenir via Leucadia Asset Management environ 715 M $ de créances liées à First Brands Group, le fabricant de pièces automobiles récemment placé en faillite. Une autre banqueroute aux Etats-Unis, celle de Tricolor, a également conduit les investisseurs à s’interroger sur la fragilité du secteur de la dette dédiée aux entreprises non-cotées, appelé « dette privée ». De toute évidence, certains créanciers de ces entreprises faillies (et non des moindres puisqu’UBS est aussi concerné ) n’ont pas anticipé leurs difficultés. L’intérêt des investisseurs pour les supports de dette privée, qui communiquent généralement sur des performances alléchantes, pourrait en pâtir.

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