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Dettes d'entreprises : toujours plus d'excès (rédigé le 26/07/2019)

La recherche de rendement par les investisseurs a désormais dépassé toutes les limites généralement admises. La faute, comme nous le savons trop bien, à la politique de taux d’intérêt au tapis adoptée par les banques centrales ainsi que par les rachats d’actifs opérés par ces mêmes institutions, interrompus depuis peu mais susceptibles d’être très vite remis au goût du jour (voir les promesses de Mario Draghi...). 


Ainsi, selon les données collectées par l’agence de presse Bloomberg, les taux négatifs concernent chaque jour une proportion plus grande d’emprunts émis par des entreprises. Les Etats (certains d’entre eux, pour être précis) n’ont plus l’apanage de gagner de l’argent en vous en empruntant. Mais il y a pire. 


En effet, parmi les entreprises qui s’endettent désormais à taux négatif, certaines appartiennent à la catégorie dite « spéculative ». En d’autres termes, leur signature est considérée comme risquée par les agences de notation, au regard de l’ampleur de l’endettement et de leurs fondamentaux. Ainsi, 14 « junk bonds » (obligations pourries ou poubelles) affichent actuellement des taux négatifs. 


La notion de risque a totalement disparu ainsi que toutes les leçons élémentaires de prudence. Le «high yield» (haut rendement) n’est plus considéré comme risqué. Ou tout du moins, «le jeu en vaut la chandelle» pour certains investisseurs, compte tenu des rémunérations encore plus basses (voire nulles et même négatives) offertes par les entreprises en meilleure forme et donc mieux notées. 


Cette tendance pourrait d’ailleurs s’amplifier. Cette fois selon Bank of America Merrill Lynch, un déclin de 35 points de base des rendements des obligations à haut rendement ferait rentrer 10% de ces titres en territoires négatif, contre 2% actuellement. De telles aberrations font frémir, d’autant que certains particuliers ne savent même pas qu’ils sont positionnés sur ce type de placements, par exemple dans le cadre de fonds. Une fois encore, à cause de la manipulation des taux d’intérêt, la sphère financière se met dans une situation dont elle ne saura sortir sans dégâts. Tout cela va d’évidence mal finir.


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