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La baisse l'emporte partout (rédigé le 11/09/2018)
Point hebdomadaire // Semaine du 3 au 10 septembre 2018
Cette semaine, la baisse l’a emporté sur toutes les principales places financières. Même Wall Street, qui défiait jusqu’ici les lois de la gravité, n’a pas été épargné par le courant vendeur. Les Républicains ont beau avoir dévoilé à la Chambre des Représentants un projet d’amplification de la réforme fiscale mise en place en 2018, les investisseurs restent préoccupés par la guerre commerciale.
Donald Trump a en effet menacé d’étendre sa politique de relèvement des droits de douane à la quasi-totalité des produits importés de Chine aux Etats-Unis. De son côté, Pékin a promis de riposter. Ces annonces sont intervenues alors que le déficit américain du mois de juillet s’est envolé de +9,5%, une progression inédite depuis mars 2015. Les premiers tarifs douaniers décidés par l’administration Trump étaient pourtant en place...
Les valeurs technologiques américaines ont également souffert. Après que les dirigeants de Facebook et Twitter ont été interrogés par la commission du renseignement du Sénat américain, la perspective d’une régulation plus stricte du secteur s’est renforcée. Donald Trump a conseillé à Apple de rapatrier ses chaînes de fabrication aux Etats-Unis si elle veut éviter des droits de douane sur les importations de ses produits en provenance de Chine. Dans la foulée, le titre Apple a reculé en Bourse. Quoique la société fasse, elle sera contrainte d’augmenter ses prix aux Etats-Unis pour compenser le surcoût. Reste à savoir si elle possède une marge sur ce front, comme le pense Warren Buffet.
Sur le front de la politique monétaire, le Président de la Fed de Boston a estimé que les taux d’intérêt pourraient devoir augmenter plus longtemps que les anticipations actuelles ne le prévoient. La publication des chiffres mensuels de l’emploi, marqués par une nette hausse des salaires, a amplifié le poids de cette déclaration. Selon les données mensuelles du Département du Travail, le taux de chômage aux Etats-Unis est resté inchangé au mois d’août à 3,9%, contre 3,8% attendu. Depuis les années 1960, l’Amérique n’a connu que dix mois durant lesquels le chômage est resté inférieur à 4%. Cinq au début des années 2000, juste avant l’explosion de la bulle Internet. Les cinq autres cette année. Le salaire horaire a par ailleurs progressé de +0,4% par rapport à juillet, soit deux fois plus qu’attendu. En rythme annuel, les salaires progressent ainsi de +2,9%, ce qui constitue la hausse la plus marquée depuis juin 2009. La nouvelle a fait bondir les taux obligataires ainsi que la probabilité d’une nouvelle hausse du taux directeur de la Fed.
De notre côté de l’Atlantique, les taux italiens se sont détendus alors que la Ligue, à la tête de la coalition gouvernementale, serait prête, selon les bruits de couloir, à respecter les règles budgétaires de Bruxelles. Pour le reste, il convient de noter que les commandes industrielles ont encore reculé (-0,9%) en Allemagne en juillet.
En Chine, le PMI des services a pour sa part chuté à 51,5, ce qui constitue un point bas de dix mois. //
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