Pétrole, or, métaux : de vraies pistes d’investissement

or mines d'or

Les matières premières constituent un marché hétérogène, comme le montrent les performances en 2024 du pétrole, de l’or et des métaux. à quoi faut-il s’attendre en 2025 ?

L'o noir n'a (décidément) pas dit son dernier mot

« Drill, baby, drill ! » (Fore, chéri, fore !) Le slogan repris par Donald Trump durant sa campagne et le jour de son investiture est sans équivoque. Le Président américain veut inciter les compagnies américaines à exploiter davantage de pétrole et de gaz sur le territoire américain.

Alors que les Etats-Unis sont déjà devenus le premier producteur au monde (13 millions de barils par jour environ), l’administration Trump veut assouplir la réglementation encadrant l’octroi de permis afin d’assurer la sécurité énergétique du pays et accroître les exportations (vers l’Europe qui a besoin de trouver une alternative à l’approvisionnement russe).

Ce tournant va-t-il provoquer une baisse des prix significative, comme l’annonce Donald Trump ? Rien n’est moins sûr. Car dans le même temps, ce dernier va freiner les renouvelables et supprimer les aides aux véhicules électriques.

Souvenons-nous par ailleurs que le 2ème consommateur au monde, à savoir la Chine, multiplie les plans de relance pour sortir de son creux de cycle, ce qui devrait se traduire par un rebond de sa demande de pétrole. Enfin, la composante géopolitique, en Russie mais aussi en Iran, ne doit pas être sous-estimée.

Les cours du pétrole devraient être capables de se maintenir au-dessus des 60 $, soit un niveau qui reste confortable pour les compagnies occidentales. La relance des investissements va logiquement profiter aux sociétés de services parapétroliers présentes aux Etats-Unis, comme SLB.

Dans ce domaine, un mouvement de concentration pourrait en outre prendre forme, l’administration Trump y étant, là encore, favorable.

Or : les prochaines baisses de taux en soutien ?

En 2024, le cours de l’once d’or a enregistré 37 records. Il faut remonter à 1979 pour trouver une meilleure série (56 records). L’année a pourtant été marquée par une hausse du dollar et des rendements obligataires américains. Deux éléments qui constituent normalement des vents contraires pour le métal jaune.

Malgré cela, l’once est parvenu à rallier les 2 800 $ et afficher une performance annuelle (+25,5%) supérieure aux actions américaines. Du jamais vu depuis 14 ans.

Si l’or a brillé en dépit d’un dollar fort, c’est grâce à la demande des banques centrales, notamment chinoise, russe, turque, indienne et polonaise. Alors que l’Amérique utilise le dollar comme une arme, ces institutions veulent pour la plupart diversifier leurs réserves afin d’éviter de voir leurs actifs saisis par Washington. Au regard des stocks qu’elles détiennent, leurs achats ne devraient pas s’arrêter en 2025. Le processus est appelé à durer.

Les tensions géopolitiques constituent également un soutien durable pour le métal précieux. En 2025, un autre vent porteur pourrait apparaître avec une décrue des taux d’intérêt de la Réserve fédérale. D’ailleurs, certains investisseurs, restés à l’écart en 2024, semblent se positionner : les ETF investis sur l’or voient leurs encours repartir à la hausse.

Nous sommes acheteurs du métal jaune depuis les 1 200 $ l’once et vous avons recommandé à de très nombreuses reprises de détenir de l’or dans vos portefeuilles. Cela a constitué un axe majeur de notre stratégie. En 2025, nous anticipons un rattrapage des mines d’or toujours décotées et qui devraient bénéficier de la désinflation des coûts de main-d’œuvre.

Métaux : les mines constituent un secteur d'avenir

L’année passée, après une entame dynamique, les cours des principaux métaux (cuivre, aluminium, nickel…) ont abandonné une large partie de leurs gains tout en faisant preuve de volatilité. Le minerai de fer a quant à lui souffert et retrouvé ses points bas de l’année 2022, affecté par la crise de la construction en Chine.

Ce passage à vide des métaux doit-il nous amener à remettre en question les perspectives des groupes miniers ? Nous ne le pensons pas.

En ce qui concerne par exemple le cuivre, et comme nous l’avons déjà évoqué, le marché est appelé à faire ressortir un déficit de production. Le métal rouge est stratégique pour la transition énergétique, l’électromobilité et les centres de données. Dans le même temps, les découvertes de gisements sont de plus en plus rares, ce qui contraint l’offre. Si le cuivre peut subir les affres du cycle économique, ses fondamentaux demeurent porteurs à moyen comme à long terme.

Plus généralement, les géants miniers, plus ou moins diversifiés, sont par ailleurs bien plus solides que dans les années 2000. Ils affichent tous des bilans sains, fruit d’une politique prudente en termes d’investissement. Bien que le rapprochement BHP/Anglo American ait échoué, une reprise des fusions/acquisitions semble d’ailleurs devoir se dessiner. 

La politique actionnariale des groupes miniers constitue un atout majeur qui permet de patienter dans l’attente de nouvelles tensions sur les prix des métaux qui viendraient alimenter la croissance des profits. La baisse des taux rendra d’autant plus attractifs les rendements offerts. Un retournement du dollar constituerait un soutien majeur.

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