Les Français, un futur peuple d’investisseurs ?

Dans le cadre d’un sondage Opinionway réalisé pour BlackRock, 60% des personnes interrogées ont indiqué n’avoir jamais placé d’argent dans des produits financiers. Et parmi ces non-investisseurs, majoritaires donc, seul un sur quatre a répondu « envisager » de réaliser un premier placement.

Dans le détail, il apparaît, sans grande surprise, que la pratique de l’investissement s’accroît avec les revenus. Ainsi, 82% des foyers gagnant plus de 5 000 € par mois ont déjà investi sur les marchés financiers, contre seulement 44% chez ceux gagnant moins de 1 000 €.

Les femmes sont plus réfractaires que les hommes : elles sont 70% à n’avoir jamais investi dans des produits financiers.

Et les jeunes ? Entre 18 et 24 ans, ils sont 32% à avoir déjà placé de l’argent. Le score monte à 39% entre 25 et 34 ans, ce qui n’est finalement pas si éloigné de celui des 65 ans et plus (47%). Surtout, 44% des plus jeunes (contre moins de 8% des 50 ans et plus) avouent n’avoir jamais investi, mais envisagent de le faire.

Que leur manque-t-il pour passer à l’acte ? Des revenus, bien évidemment. Sans capacité d’épargne, point de placement comme le montrent les chiffres rappelés plus haut. Des connaissances ? Oui et non. Invitées à s’auto-évaluer, 57% des personnes interrogées affirment connaître « bien ou mal » au moins une notion financière (action, portefeuille de titres, indice boursier, obligation ou ETF).

Or, ce score grimpe à 73% chez les 18-24 ans, ce qui en fait la catégorie d’âge la plus « intéressée » par la Bourse, sans que l’on sache toutefois si leurs notions sont correctes. Les plus jeunes sont aussi ceux qui s’informent le plus (90% !) sur l’actualité financière. Alors qu’à partir de 35 ans, une personne sur deux n’accorde plus aucun intérêt à ce domaine.

Ces chiffres sont porteurs d’espoir. D’une part, en dépit d’un environnement français hostile au capitalisme et à la Bourse, les jeunes générations ont envie d’investir. D’autre part, cet appétit survient alors que le système par répartition est à bout de souffle. Ces futurs investisseurs auraient-ils compris qu’ils ne pourront compter que sur eux-mêmes ? C’est fort probable. Voilà qui constituerait un tournant pour le pays