Le marché reste vigilant, mais ne panique pas

missiles cours de bourse

Semaine du 17 au 23 juin 2025

Sur le papier, une guerre entre Israël et l’Iran accompagnée de bombardements américains sur les sites nucléaires iraniens avait tout du scénario catastrophe.

Pour autant et à rebours des prévisions « médiatiques », les investisseurs n’ont pas cédé à la panique, loin de là. La brièveté de l’opération américaine et la riposte toute symbolique de l’Iran auront convaincu le marché de se projeter au-delà du conflit.

Preuve d’un reflux du stress, les cours du pétrole ont rechuté sur les 65 $, soit leur niveau précédant les premiers bombardements israéliens.

Parallèlement, le dollar a poursuivi son érosion (1,1612 $ pour 1 €), tandis que les taux d’intérêt ont reculé, plus particulièrement aux Etats-Unis.

Ainsi, le rendement du 10 ans américain a nettement reculé vers les 4,30% après avoir atteint 4,62% le 22 mai dernier. Alors que les tensions géopolitiques renforcent les craintes d’un ralentissement de l’économie américaine, Michelle Bowman, vice-présidente de la Fed, a déclaré être prête à assouplir les taux d’intérêt dès le mois prochain si les pressions inflationnistes restent modérées. De quoi séduire les marchés financiers… et Donald Trump.

On notera par ailleurs que les actions européennes ont eu tendance à sous-performer Wall Street, pénalisées par le poids plus élevé des secteurs sensibles aux tensions géopolitiques (luxe, tourisme…).

Sur le plan macroéconomique, les indices PMI sont ressortis au-dessus des attentes aux Etats-Unis (53,1 pour les services et 52 pour le secteur manufacturier), contrastant avec ceux de la zone euro.

En effet, le PMI composite préliminaire de la zone euro est ressorti stable en juin à 50,2, sous les attentes des économistes (50,5). L’évolution légèrement positive dans les services (50, contre 49,7 en mai) a été contrebalancée par une faiblesse persistante dans le secteur manufacturier (49,4, inchangé). En termes de pays, des signes d’amélioration sont apparus en Allemagne (progression du PMI dans les services comme dans le secteur manufacturier). A l’inverse, la situation se dégradait en France (recul des deux PMI) où l’activité s’est contractée pour le dixième mois consécutif. Au regard de ces données et du recul de l’inflation, la Banque centrale européenne (BCE) pourrait encore réduire ses taux directeurs.

Aux Etats-Unis de nouveau, les ventes au détail ont, quant à elles, chuté de -0,9% au mois de mai, contre -0,5% attendu, plombées par l’automobile. La production industrielle a reculé de -0,2% alors que le consensus misait sur une stabilité.

Sans surprise, la Réserve fédérale a de nouveau décidé de laisser ses taux d’intérêt inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%. Les responsables de la politique monétaire américaine ont abaissé leurs prévisions économiques pour les Etats-Unis. Ils attendent désormais une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de +1,4% en 2025, contre +1,7% prévu en mars et +2,1% en décembre 2024. Ils redoutent également une accélération de l’inflation à +3%, contre +2,7% rapporté en mars dernier. 

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