Le marché encaisse (bien) un nouveau choc

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Semaine du 10 au 16 juin 2025

Cette semaine, Donald Trump a indiqué vouloir imposer des décisions unilatérales aux partenaires commerciaux des Etats-Unis n’ayant pas signé d’accord bilatéral. Ces « lettres » présenteront « un accord à prendre ou à laisser ». Le Président américain bluffe-t-il, encore une fois ? Et va-t-il, de nouveau, faire marche arrière en proposant de nouveaux délais ? Les marchés semblent globalement y croire, même si quelques inquiétudes s’exprimaient.

Les investisseurs ont préféré se convaincre que la Fed allait rapidement (dès septembre ?) baisser ses taux. Cette semaine, l’institution devrait opter pour le statu quo. Ses projections économiques sont très attendues.

Sur le front de l’inflation, l’accalmie restait de mise.

Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont ralenti de manière inattendue, sous l’effet de la baisse des tarifs de l’essence. Sur un an et au mois de mai, la progression de l’indice « CPI » est ressorti à +2,4%, un rythme moins élevé qu’attendu par le consensus (+2,5%) après une augmentation de +2,3% en avril. En excluant les éléments volatils que sont l’alimentaire et l’énergie, l’indice des prix à la consommation sous-jacent (« core CPI ») s’est stabilisé en rythme annuel et d’un mois sur l’autre à +2,8%, contre un consensus de +2,9%. La tendance est donc à l’accalmie sur le front des prix, mais la Fed devrait se donner encore un peu de temps afin d’être en mesure d’évaluer la situation économique de la 1ère puissance.

Outre-Atlantique toujours, l’indice des prix à la production (« PPI ») est ressorti à +2,6% sur une base annuelle en mai, comme prévu.  Pour l’heure, les tarifs douaniers ne semblent exercer qu’une faible pression sur le prix des biens.

Sur le marché obligataire, les taux se stabilisaient, le rendement du 10 ans américain s’établissant à 4,43%.

En fin de semaine, ces considérations déjà maintes fois débattues ont laissé la place à une remontée du risque avec l’annonce d’une offensive militaire d’envergure d’Israël contre l’Iran. L’Etat hébreu a porté de rudes coups au régime des mollahs, tant au plan militaire que nucléaire. Et semble vouloir désormais renverser le pouvoir local. Téhéran devrait être amené à négocier un accord de sortie de crise. Ce que Donald Trump paraît privilégier.

Dans un premier temps, l’embrasement de la situation a provoqué une envolée des prix du pétrole. Puis ce dernier a reflué vers 71 $ (WTI) en l’absence de matérialisation des inquiétudes sur l’approvisionnement d’or noir. Et surtout de l’incapacité apparente de l’Iran à s’engager dans un conflit durable au regard de la supériorité d’Israël.

Enfin et sur le front de la guerre commerciale, Pékin et Washington sont parvenus à un accord-cadre qui traduit la volonté des deux pays de désamorcer le conflit commercial dans lequel ils se sont engagés. Ce qui a été présenté par Donald Trump comme une victoire n’a pas convaincu grand monde, toutefois. D’ailleurs, les indices chinois n’ont pas véritablement réagi. Le conflit entre Israël et l’Iran risque par ailleurs de raviver certains différends peu réconciliables. 

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