Irresponsables, déconnectés et ignorants

Le constat fait mal, mais n’ayons pas peur des mots : nos politiques sont irresponsables, déconnectés et ignorants.

Alors que les comptes publics sont devenus opaques et incontrôlables depuis la crise sanitaire, le pouvoir exécutif aurait dû faire de la réduction du déficit une urgence nationale et sa première priorité. Au lieu de cela, le Président Macron a choisi, voici un peu plus d’un an, de faire basculer le pays dans une instabilité rendant impossible tout travail de fond sur le plan législatif. Le coût de cette année perdue s’élève à plusieurs dizaines de milliards d’euros et personne dans l’hémicycle ne semble s’en émouvoir puisque chacun pense déjà à 2027.

Bien évidemment, pour se sentir concerné par le désastre budgétaire, il faut avoir travaillé, épargné, payé des impôts, encore et encore. Or, nos élus, généralement professionnels de la politique et premiers bénéficiaires de « l’Etat nounou », vivent dans une sphère déconnectée de la réalité du pays. La défense lunaire des maires parisiens pointés du doigt pour leurs dépenses personnelles réalisées avec l’argent public en est une illustration. Un autre exemple : dans le projet de budget de M. Lecornu, il était question de fiscaliser les revenus des étudiants qui travaillent… Qui a pu penser qu’il s’agissait d’une mesure adéquate pour répondre à la situation budgétaire, économique et sociale du pays ?

Cette déconnexion est d’autant plus dramatique qu’elle est accompagnée d’une ignorance totale des mécanismes économiques. L’argument de la « justice fiscale » permet de dire tout et n’importe quoi. Comme lorsqu’on propose de réduire l’âge de départ à la retraite ou de taxer une poignée de grandes fortunes pour éviter d’avoir à rationaliser les dépenses publiques.

Sur les plateaux des chaînes d’information, toute la classe politique fait montre de son incompétence, peinant la plupart du temps à maîtriser un simple calcul de pourcentage ou à distinguer revenus et patrimoine.

Il est plus que temps de laisser (un temps) la place à des experts, comme ont su le faire d’autres pays. Ce spectacle navrant constitue un luxe que nous ne pouvons plus nous permettre.