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PU #3011 / Un retournement brutal (rédigé le 23/08/2022)
Le changement de cap opéré par les investisseurs a été rapide, le CAC40 et les principaux indices trébuchant sur les deux dernières séances de la semaine. Cette dernière avait pourtant bien commencé, dans la continuité du mouvement "haussier" observé depuis début juillet. Les motivations de cette hausse (+20% pour le Nasdaq Composite), marquée par de faibles volumes, n’ont eu de cesse, toutefois, d’interroger les stratégistes.
En fait, les investisseurs avaient pris le pari d’une prochaine accalmie dans le relèvement des taux directeurs au regard de la dégradation manifeste de nombreuses statistiques et d’une stabilisation de l’inflation aux Etats-Unis. Les banquiers centraux de la Réserve fédérale ne l’ont toutefois pas entendu de cette oreille. Et les déclarations offensives de se succéder.
Les anticipations en termes de politique monétaire ont été ainsi très vite révisées (une hausse de 75 pdb des "Fed funds" est désormais actée pour la fin septembre). Et les taux de se tendre (près de 3% pour les obligations d’état américaines à 10 ans). Les actifs risqués et parmi eux les valeurs de la technologie en payaient immédiatement le prix. La fébrilité montait d’un cran dans la perspective de la réunion annuelle de Jackson Hole pendant laquelle Jerome Powell prononcera un discours très attendu.
Sur le Vieux Continent, l’inflation constitue également un sujet central, et d’autant plus que les prix de l’énergie n’ont de cesse de croître à l’approche de l’hiver. La crainte de pénuries est réelle, ce qui affecte les grands groupes industriels qui pourraient être sommés par les pouvoirs publics de limiter leurs productions. L’économie allemande semblait d’ailleurs devoir vaciller au regard de sa dépendance au gaz russe. Le prix du gaz s’envolait en Europe. Le MWh a terminé la séance du lundi 22 août sur un nouveau record historique. Cette nouvelle flambée est liée aux récentes annonces de Gazprom. Le géant russe des hydrocarbures a prévenu que les livraisons vers le Vieux Continent via Nord Stream 1 seront interrompues pendant trois jours en raison de travaux de maintenance. Mais le retour du gaz après cette date reste hypothétique...
Le billet vert, valeur refuge par excellence, en profitait, avec un retour remarqué à la parité euro/dollar.
Enfin, la Banque populaire de Chine (PBoC) a abaissé lundi son taux préférentiel de prêt sur un an à 3,65%, contre 3,70% auparavant. La semaine passée, elle avait déjà assoupli les conditions de sa politique monétaire. Pour les autorités, il s’agit de stimuler l’économie, lourdement pénalisée par les restrictions sanitaires (stratégie "zéro covid") et la crise immobilière qui affecte sérieusement le moral des ménages (la pierre représente 70% de la richesse des foyers chinois). Au 2ème trimestre, le pays a vu sa croissance ralentir sur un an à +0,4 %, ce qui constitue sa plus mauvaise performance depuis 2020. Et les indicateurs économiques décevants de se succéder. Les jeunes sont les premiers touchés (20% de chômage). //
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