À la une
PU # 3059 / La hausse des taux pèse sur les indices (rédigé le 23/08/2023)
L’enthousiasme lié à la résistance de l’économie mondiale, au reflux des pressions inflationnistes et à l’émergence de l’Intelligence artificielle (IA), qui avait prévalu depuis le début de la trêve estivale, a été quelque peu remisé. Les investisseurs se sont alarmés plus particulièrement de la franche hausse des taux d’intérêt, d’autant que les minutes de la Fed témoignaient des ambitions persistantes des banquiers centraux dans leur lutte contre l’inflation.
Les taux américains à 10 ans se sont tendus à 4,37%, à un sommet de 16 ans. Cette tension s’explique par la résistance confirmée de l’économie américaine, attestée par les dernières statistiques publiées. Voilà qui contrecarre les projets de la Réserve fédérale qui entend faire ralentir la croissance pour juguler l’inflation. Les marchés craignent de nouvelles hausses de taux à l’initiative de la Fed, ce qui affectait les actions.
La Chine inquiétait également, ce qui pesait sur les matières premières, métaux en tête. Les statistiques négatives se succèdent dans le pays (les ventes de détail n’ont ainsi augmenté que de +2,5% en juillet) et les réponses des autorités, tant du point de vue budgétaire que monétaire, sont jugées trop timorées. A ce sujet, la Banque populaire de Chine a abaissé cette semaine le taux des prêts à 1 an, là où les marchés attendaient une action sur les taux à 5 ans auxquels le marché immobilier est le plus sensible. Le géant chinois de la pierre Evergrande, déjà en grandes difficultés, s’est d’ailleurs déclaré en faillite aux Etats-Unis, ce qui a conduit les indices locaux à corriger.
Outre-Atlantique, les ventes de détail ont augmenté de +0,7% en juillet, contre +0,4% attendu, portant leur appréciation à +3,2% sur un an. Dans le même temps, la Fed d’Atlanta a indiqué s’attendre à une hausse du Produit intérieur brut (PIB) américain de +5,8% au 3ème trimestre. Dans ce cadre, les propos que tiendra Jerome Powell lors du rendez-vous annuel de Jackson Hole s’avèrent d’ores et déjà très attendus.
Dans ce contexte marqué par un regain de stress, mais des volumes toujours très estivaux, le CAC40 a fait une incursion sous 7 100 pts. Le compartiment du luxe, lesté par la Chine, perdait du terrain.
La dernière enquête sur le crédit de la Banque centrale européenne (BCE) fait état d’une chute inédite de la demande de prêts aux entreprises dans la zone euro. La remontée spectaculaire des taux d’intérêt, débutée il y a tout juste un an, commencerait-elle à avoir des conséquences sur l’économie "réelle" ? Nombre de spécialistes le pensent. Concrètement, la différence entre le pourcentage de banques ayant répondu que la demande de prêts à augmenté et celles ayant répondu qu’elle diminuait à atteint la valeur record de -42%. Du jamais-vu depuis la création de cet indicateur en 2003. Ce sont plus particulièrement les Petites et moyennes entreprises (PME) qui accusent le coup.
Le pétrole résistait malgré tout, le baril de WTI évoluant dans la zone des 80 $.
Retrouvez le sommaire du numéro de la semaine ici
Pour connaître nos conseils, notre méthode d'investissement et pour gagner en Bourse, abonnez-vous à Propos Utiles (12 pages d'analyses et de conseils / 48 numéros par an) en cliquant ici.
Copyright (c) Propos Utiles www.proposutiles.fr