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Le manque de visibilité persiste (rédigé le 05/05/2020)

La volatilité est repartie à la hausse au cours de la semaine alors que les investisseurs étaient occupés à interpréter les résultats trimestriels des entreprises. Donald Trump n’y est pas pour rien : le Président américain a en effet affirmé avoir des preuves que le covid-19 provenait d’un laboratoire de Wuhan, reprenant ainsi des informations diffusées par des media américains. Son équipe gouvernementale est par ailleurs allée jusqu’à menacer la Chine de représailles, ce qui a inquiété les opérateurs. Ces derniers y ont vu un retour en arrière dans les relations sino-américaines.

 

Du côté des entreprises, la saison des publications de résultats bat son plein. Comme nous l’avions supposé, celle-ci provoque pour l’heure une consolidation des indices après le très net rebond des cours enregistré jusqu’au début du mois d’avril. Il apparaît en effet que nombre d’états-majors ne sont pas capables de communiquer des perspectives chiffrées pour les prochains mois, ce qui alimente l’incertitude et la volatilité.

 

Aux Etats-Unis, alors que près de 60% des entreprises du Standard & Poor’s 500 ont dévoilé leurs comptes trimestriels, le recul des profits ressort pour l’heure à -13,7%. Du jamais-vu depuis le 3ème trimestre 2009. Au cours des cinq derniers trimestres, la décroissance des bénéfices l’a emporté quatre fois.

 

Dans le détail, il apparaît que certains secteurs sont parvenus à tirer leur épingle du jeu sur les trois premiers mois de l’année. La santé, la consommation courante, la technologie et les services aux collectivités affichent une croissance des profits comprise entre +4% et +6%. A l’inverse, la consommation discrétionnaire (luxe, automobile, loisirs...), la finance et l’industrie enregistrent des chutes d’au moins -30%. Les matières premières et l’énergie sont également mal orientées.

 

Il est toutefois intéressant de noter que ce dernier compartiment a dévoilé une performance nettement moins mauvaise que prévu. La baisse des bénéfices ressort à -16%, contre -40% attendu initialement. Pour le trimestre en cours, le consensus attend désormais une chute de -36,7% des profits des entreprises du Standard & Poor’s 500. Selon Factset, une décélération du repli prendrait ensuite forme au 3ème (-20,1%) et 4ème trimestres (-9,4%). En termes de valorisation, le coefficient de capitalisation des résultats (CCR) de l’indice ressort à 20, ce qui demeure supérieur à la moyenne historique. Un tel ratio laisse penser qu’une reprise en "V", avec une très forte croissance en 2021, est de nouveau le scénario central des investisseurs en dépit du manque de visibilité évoqué par les dirigeants.

 

Sur le front macroéconomique, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage sont ressorties à 3,8 millions contre 4,4 millions (révisé) la semaine précédente. Le consensus des économistes attendait 3,5 millions de demandes. Logiquement, la confiance des consommateurs américains s’est nettement dégradée en avril (86,9 contre 120 en mars), pour le deuxième mois consécutif, selon l’indice du Conference Board. Le sous-indice mesurant la situation présente est passé de 166,7 à 76,4. Parallèlement, les dépenses des ménages, qui représentent plus des deux tiers de l’activité économique des Etats-Unis, ont baissé de -7,5% en mars alors que le marché attendait un repli de -5%. Cette chute de la consommation dépasse très largement celle de -2,1% enregistrée en janvier 1987 et qui marquait jusqu’alors un record. Le Produit intérieur brut a, quant à lui, chuté de -4,8% en rythme annualisé. Il s’agit de la contraction la plus marquée depuis le 1er trimestre 2009 alors que l’activité n’a véritablement été affectée qu’à partir de la mi-mars.

 

En zone euro, le Produit intérieur brut a reculé de -3,8% au 1er trimestre, enregistrant ainsi son repli le plus important depuis la création de la monnaie unique en 1999. La France a vu son PIB chuter de -5,8%, ce qui apparaît comme une performance particulièrement sombre au regard de celles de l’Italie (-4,7%) et de l’Espagne (-5%). Selon les attentes actuelles, la décroissance n’aurait en outre atteint que -1,5% en Allemagne... Il est à craindre que la capacité de rebond soit liée à la résistance affichée lors de la crise, ce qui n’augure rien de bon pour l’Hexagone.

 

Du côté des autorités monétaires, la Banque centrale européenne (BCE) n’a modifié qu’à la marge les moyens mis en œuvre face à la crise. L’institution va toutefois abaisser les taux d’intérêt, déjà négatifs, de ses opérations de fourniture de liquidités à long terme aux banques et lancer un nouveau programme de prêts : les "Opérations de refinancement à long terme d’urgence pandémique" ou PELTRO. Le Programme d’achats d’urgence pandémique (PEPP) est resté inchangé, mais pourrait être renforcé si besoin. Selon la Présidente, Christine Lagarde, la possibilité de réaliser des achats d’obligations "pourries" n’a pas été abordée, ce qui a déçu les investisseurs. 

 

De l’autre côté de l’Atlantique, la Fed a renouvelé son engagement "à user de la pleine panoplie de ses outils pour soutenir l’économie". Elle s’est par ailleurs engagée à utiliser les 454 Mds $ de garanties accordées par le Congrès au Trésor pour prêter directement à des entreprises ou des collectivités locales jusqu’à dix fois cette somme. La seule chose qui semble en revanche exclue par Jay Powell et ses collègues reste le recours à des taux d’intérêt négatifs. Pour le moment... //

 

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