La France a été dégradée par Fitch et va l’être par Moody’s et S&P Global Ratings d’ici la fin de l’année. Les tensions s’accroissent sur l’OAT qui a atteint, en début de semaine, un sommet à 3,57%. Et le spread (écart de taux) entre la référence française et son alter ego allemand (Bund) de repasser le seuil des 80 pdb.
Le décalage avec nos voisins européens devient chaque jour plus criant. Et pourtant, la question de la réduction de l’endettement est totalement absente de l’agenda médiatique et politique.
Ou plutôt, dans un non-dit finalement très explicite, les représentants de la classe politique dans leur majorité et beaucoup de nos concitoyens continuent de croire que notre pays souffre d’un problème de recettes et non pas de dépenses. Et qu’il suffirait donc d’augmenter les taux et prélèvements (au plus haut parmi les pays de l’OCDE) pour réduire les déficits et faire baisser l’endettement.
Alors que le nouveau Premier ministre essaie de trouver un terrain d’entente avec le Parti socialiste pour tenter d’assurer sa survie à ce poste, les media se sont entichés d’un économiste expatrié aux Etats-Unis qui promet (et promeut à grand renfort de puissants relais) une solution simple, « clé en main », sans effort à fournir et permettant de perpétuer un modèle qui appauvrit tout le monde, mais reste considéré comme moralement indépassable.
En la matière, il s’agit donc (surprise !) d’une nouvelle taxe pesant sur seulement 1 800 personnes détentrices d’un patrimoine de plus de 100 M € (86% des Français, par essence non-concernés, y sont favorables, selon un récent sondage).
Après l’homme providentiel, l’impôt providentiel !
Ce débat est tellement français qu’il en est caricatural. Et les économistes, chefs d’entreprises, hommes politiques et citoyens de s’emparer du sujet, sans se rendre compte de son caractère anachronique.
Ce déni de réalité est inquiétant à bien des égards puisque ce qu’il reste de cohésion sociale n’existe plus que par l’identification de boucs émissaires. Et le recours aux vieilles « méthodes », usées jusqu’à la corde.
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