Semaine du 2 au 8 décembre 2025
Les regards sont restés ostensiblement tournés vers la Réserve fédérale américaine. Celle-ci rendra son verdict mercredi et les investisseurs parient à une très large majorité (87%) sur une baisse de taux de -25 pdb.
Comme toujours, les opérateurs se montreront particulièrement attentifs aux propos du Président de la Fed, afin d’y déceler des indices sur la stratégie qu’il suivra au cours des prochains mois. Plusieurs économistes jugent d’ailleurs que Jerome Powell pourrait durcir le ton.
Malgré tout, les rares statistiques publiées ces derniers jours ont rassuré sur les intentions de la Fed, qu’il s’agisse de l’indice ISM manufacturier du mois de novembre (52,6, contre 52,4 en octobre) ou encore – et surtout – des données relatives au marché du travail. Ainsi, selon le rapport ADP, le secteur privé américain a détruit 32 000 emplois en novembre, là où les analystes tablaient sur la création de 10 000 postes.
Publiée avec retard en raison de la longue paralysie budgétaire (shutdown), l’inflation (PCE) est ressortie en ligne avec les attentes des marchés sur le mois de septembre. A +2,8% sur un an contre +2,7% en août et +2,2% en mai, la hausse des prix a continué de progresser. Elle ressort ainsi toujours au-dessus du taux cible de +2% de la Fed. L’inflation sous-jacente (hors prix volatils de l’énergie et de l’alimentation) s’élevait quant à elle à +2,8%, cette fois en légère baisse par rapport à sa précédente mesure (+2,9%). La publication de la mesure d’inflation « CPI » (consumer price index) pour le mois d’octobre ne sera jamais publiée. Celle de novembre le sera le 18 décembre. Soit après le verdict de la Fed, devenue presque myope..
Le marché obligataire commence néanmoins à réfléchir aux conséquences de l’arrivée de Kevin Hassett à la tête de la Fed l’an prochain. Ce proche du Président américain pourrait vouloir réduire davantage le loyer de l’argent.
Qu’en sera-t-il dès lors du ou des « coups d’après » et de leur impact sur l’inflation ? La Réserve fédérale pourrait-elle faire une pause dans son cycle de baisse de taux ? Beaucoup y croient et plus certainement encore les spécialistes de l’obligataire. Alors que la crainte d’une surchauffe est présente et l’inflation toujours significative, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans s’est nettement tendu pour ressortir au plus haut à 4,192%. Soit le même niveau qu’à la fin septembre 2025.
Côté valeurs, le secteur pétrolier prenait un peu de hauteur alors que Donald Trump a annoncé un allègement de la réglementation sur la consommation de carburant et les émissions des véhicules.
La technologie, qui a fait récemment l’objet de ventes de précaution en raison de valorisations jugées trop élevées, a su tirer son épingle du jeu. Microsoft a vite démenti des informations de presse affirmant que plusieurs divisions du groupe avaient revu à la baisse leurs objectifs de croissance pour certains produits d’Intelligence artificielle (IA). Et visiblement convaincu.
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