L’Europe avance, en dépit de la France

NYSE Wall Street

Semaine du 30 septembre au 6 octobre 2025

Le regain d’appétit pour les actions européennes, que nous évoquions la semaine passée, s’est confirmé. L’Euro Stoxx 50 comme le Stoxx 600 ont inscrit un nouveau record, ce qui n’était plus arrivé depuis février dernier. Ce sursaut s’est d’ailleurs opéré en dépit des soubresauts politiques français. La chute du nouveau gouvernement Lecornu en moins de 24 heures a constitué un handicap pour le CAC40 au sein duquel les banques et les assureurs ont particulièrement souffert.

Dans la foulée de la démission du Premier ministre, le taux de l’OAT à 10 ans est revenu tester le cap des 3,60%, soit son niveau le plus élevé depuis la crise de la zone euro en 2011. L’écart de taux avec l’Allemagne s’est par ailleurs tendu jusqu’à 87 pts de base, avant de refluer. Sous l’effet des achats de la Banque centrale européenne (BCE), chargée d’éviter toute « fragmentation injustifiée »  ? Très probablement…

Mais l’impact de cette crise qui n’en finit plus a été beaucoup plus limité sur les indices européens.

De même, l’épisode du shutdown aux Etats-Unis (l’arrêt des activités gouvernementales faute d’un accord au Congrès pour relever le plafond de la dette) n’a pas perturbé outre-mesure les investisseurs. D’autant que l’administration Trump utilise ce blocage pour réaliser une nouvelle vague de licenciements dans les services fédéraux. In fine, celle-ci pourrait permettre de réduire les dépenses comme le déficit, ce qui est plutôt bien perçu…

L’arrêt partiel des activités de l’Etat fédéral a également pour conséquence la mise en pause de la publication d’un certain nombre d’indicateurs économiques. Le marché a toutefois pu prendre connaissance de la destruction de 32 000 postes dans le secteur privé en septembre (enquête ADP) et du nouvel accès de déprime du consommateur (confiance au plus bas depuis avril, selon le Conference Board).

Au Japon, un changement de Premier ministre était également de mise avec l’arrivée prochaine de Sanae Takaichi au pouvoir. Alors que cette dernière est favorable à une politique monétaire accommodante et à une hausse des dépenses budgétaires, le yen a chuté et la Bourse japonaise s’est envolée.

Pour le reste, nous noterons que l’or, les matières premières et le bitcoin ont continué de progresser. L’euro, affecté par la crise française, a quant à lui perdu quelques plumes face au dollar.

Enfin et à l’issue d’une réunion ministérielle, les pays de l’OPEP+ ont décidé d’augmenter en novembre leur production conjointe de 137 000 barils par jour. Cette hausse, semblable à celle d’octobre, a été jugée modeste. Alors que le cartel cherche à regagner des parts de marché, certains observateurs doutent par ailleurs qu’il soit véritablement en mesure de relever sa production comme annoncé, certains de ses membres ayant atteint leur capacité maximale.

Sur les marchés, les cours de l’or noir demeurent proches de leurs plus bas annuels (61,7 $ pour le WTI). Les positions vendeuses ressortent à des niveaux élevés d’un point de vue historique. Et à rebours du mouvement enregistré sur les autres matières premières.

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