Semaine du 13 au 19 mai 2025
Les marchés européens ont éprouvé le besoin de souffler cette semaine, après avoir suivi un parcours particulièrement haussier depuis le 8 avril.
De l’autre côté de l’Atlantique, le volontarisme restait toutefois de mise alors que Donald Trump se montrait moins revendicatif et imprévisible qu’à l’accoutumée.
Plusieurs statistiques publiées aux Etats-Unis témoignaient par ailleurs d’une dégradation (modérée) de la situation économique. Les investisseurs se sont ainsi mis à espérer une prochaine baisse de taux de la part de la Réserve fédérale, selon un schéma vu maintes et maintes fois.
Ces chiffres ont montré que l’activité comme la consommation avaient basculé dans une sorte de position d’attente au regard des incertitudes créées par la nouvelle administration. Ainsi, la production industrielle a reculé de -0,4% en avril (-0,2% attendu), tandis que les ventes de détail connaissaient une légère hausse de +0,1% sur la même période, en dessous des attentes (+0,2%).
Dans le même temps, l’inflation (« CPI » et « PPI ») connaissait un reflux bienvenu. En effet, le Département du Travail a fait état d’une hausse des prix limitée à +0,2% par rapport à mars (+0,3% attendu). Sur 12 mois, cette fois, l’indice des prix à la consommation (« CPI ») a progressé de +2,3%, après +2,4% le mois précédent. Hors éléments volatils (voir page 11), la hausse ressortait à +2,8%. Une accalmie avant la tempête ? Certains économistes le redoutent alors que les Etats-Unis, sous l’impulsion de Donald Trump, se sont engagés dans une véritable guerre commerciale contre le reste du monde en relevant de manière significative les droits de douane sur les importations étrangères. Une trêve de 90 jours a été décidée. Mais « l’après » inquiète.
Pair ailleurs, l’annonce par Moody’s de la dégradation de la note des Etats-Unis, qui perdent leur triple A (la note la plus élevée), a créé quelques remous, cantonnés toutefois au marché obligataire. Le 10 ans américain (T-Notes) se tendait à 4,56%, soit peu ou prou le niveau atteint au plus haut de la crise d’avril dernier. Moody’s s’inquiète de la dégradation de la situation budgétaire du pays et s’attend à un déficit de 9% du PIB d’ici 2035 (contre 6,4% aujourd’hui).
Scott Bessent, le secrétaire d’Etat au Trésor, a jugé qu’il s’agissait là d’une nouvelle sans intérêt (S&P Ratings avait déjà dégradé la note de crédit des Etats-Unis en 2011). Le dollar perdait toutefois du terrain face aux autres devises (1 € s’échangeait ainsi contre 1,1250 $).
Confrontée à une crise économique interne d’envergure et, désormais, engagée dans une véritable guerre commerciale contre les Etats-Unis, la Chine a décidé de réduire ses taux directeurs pour la première fois en sept mois (-10 pdb). La reprise (pour l’heure essentiellement boursière) reste fragile dans le pays, comme en témoigne la baisse des prix de l’immobilier de -4% sur un an enregistrée en avril (-4,5% en mars). Le yuan reculait sur la nouvelle.
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