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Vous avez dit 'synchronisation' ? (rédigé le 15/10/2017)

La crise financière appartiendrait au passé tandis que le monde aurait entamé un cycle de croissance qualifié de synchronisé à même de s’auto-entretenir puisque toutes les grandes régions du monde participeraient à cet élan. Tel est le scénario avancé par les économistes, scénario qui conduit les investisseurs à se montrer résolument optimistes et les indices boursiers à progresser. Il convient d’apporter quelques nuances à ce tableau.

 

Etats-unis : Trump crée l’espoir

 

L’élection de Donald Trump a créé de grandes espérances. Si l’imprévisibilité du nouvel occupant de la Maison-Blanche inquiète les observateurs, ces derniers espèrent toujours qu’il sera en mesure d’appliquer les réformes promises, lesquelles peuvent se résumer ainsi : plan de relance de l’investissement public, déréglementations, baisses d’impôts pour les ménages et les entreprises. Dans ce cadre, l’optimisme des acteurs économiques s’est considérablement redressé, comme en témoignent le niveau atteint par l’indice de confiance des consommateurs (revenu au-dessus de son sommet de 2008) et celui des directeurs d’achats. Ces « soft data » (données subjectives) évoluent en effet selon une tendance très positive. Et qu’importent que les « hard data » (données objectives) comme la production industrielle, les salaires et l’inflation ne témoignent pas pour l’heure d’une si nette amélioration. La  réalité va rattraper les espoirs, pense-t-on. L’incapacité de Donald Trump à trouver une majorité pour réformer « l’Obamacare » devrait toutefois inciter les investisseurs à plus de mesure. Les marchés d’actions ayant déjà anticipé beaucoup de bonnes nouvelles économiques, la paralysie législative pourrait conduire à un ajustement des valorisations boursières. D’autant que le cycle de resserrements monétaires engagé par la Réserve fédérale risque de contraindre la consommation des ménages (le montant de leurs remboursements mensuels de crédits est actuellement plus élevé qu’en 2007 malgré l’environnement actuel de taux).

 

Chine : quel ralentissement ?

 

Tout va de nouveau très bien en Chine, puisqu’il suffit pour s’en convaincre que le pouvoir central sorte de son chapeau une ou deux statistiques allant dans ce sens. Et c’est justement ce à quoi nous avons assisté dernièrement, étrangement à l’approche du 19ème Congrès du parti communiste chinois (de façon donc très inattendue, l’indice PMI publié par Pékin a rebondi en septembre tandis que la croissance du PIB dépassait les attentes). La situation semble pourtant se dégrader mais les investisseurs ont vite oublié les risques profonds pesant sur l’économie locale et l’évolution négative de tous les indicateurs, qu’il s’agisse de la production industrielle, des ventes de détail, de l’investissement et de l’immobilier.

 

Europe : plus de croissance

 

L’amélioration est sensible en France, en Allemagne ou en Espagne alors que la zone – et les marchés – sont pour l’heure passés sans trop d’encombres à travers un champ de mines électoral et politique (« Brexit », échec du référendum Renzi en Italie, Catalogne). L’élection d’Emmanuel Macron participe certainement à l’amélioration du sentiment des investisseurs, ces derniers estimant que la 2ème économie du continent pourrait enfin sortir de sa léthargie. Il  reste que l’évolution de la politique monétaire de la BCE constitue un véritable défi pour des économies dopées à l’argent facile, toujours surendettées, et finalement peu réformées.

 

Il est à notre sens incongru d’évoquer une synchronisation à même de s’auto-entretenir. L’économie de la planète va mieux, certes, mais la croissance devrait se maintenir sous ses niveaux historiques. Les investisseurs font en effet l’impasse sur tout ce qui rend fragile cette construction mentale, qu’il s’agisse du durcissement des politiques monétaires ou du niveau souvent décevant de la consommation. Les « risques financiers » sont également mésestimés. Ils restent pourtant présents et très élevés.

 

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