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Marchés : craintes et hésitations (rédigé le 28/05/2019)
Point hebdomadaire // Semaine du 21 au 27 mai 2019
Les marchés ont poursuivi cette semaine leur évolution de façon très hésitante. Si le Président américain a multiplié les déclarations encourageantes sur la prochaine signature d’un accord commercial avec la Chine, la nervosité est restée palpable chez les investisseurs, peu sensibles à ce qui s’apparente à un nouvel avatar de la méthode Coué.
Pourtant, l’administration américaine a très vite fait des concessions dans le dossier Huawei. Mais un autre front a aussitôt été ouvert contre le groupe chinois Hikvision, lequel pourrait à son tour être mis à l’index. La guerre commerciale semble se transformer en affrontement technologique entre les deux grandes puissances, dans une nouvelle forme de "guerre froide", telle que décrite par certains analystes. Les grandes valeurs américaines refluaient, à l’image de Boeing, Apple ou Caterpillar, tout comme le compartiment des fabricants de semi-conducteurs.
D’autant que cet affrontement ouvert entre Washington et Pékin s’accompagne d’une dégradation des fondamentaux économiques mondiaux. En Europe, les indices PMI ont été de mauvaise facture au titre du mois de mai. En Allemagne, le secteur manufacturier s’est contracté pour le 5ème mois d’affilé (44,3) tandis que la croissance dans les services ralentissait (55). L’indice IFO du climat des affaires s’avérait également décevant. Le même climat dégradé était de mise en France.
La situation en Angleterre complique également la donne alors que Theresa May a annoncé sa démission. L’hypothèse d’un "Brexit" sans accord est de nouveau sur la table. D’autant plus après le résultat du scrutin européen dans le pays.
Aux Etats-Unis, la statistique des commandes de biens durables assombrissait un peu plus ce tableau. Celles-ci ont flanché outre-Atlantique en avril, sur fond d’escalade de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Comme l’a rapporté le Département du Commerce, elles ont reculé de -2,1% sur la période, plombées notamment par l’effondrement des commandes de Boeing (affecté par les déboires de son B-737 MAX), de voitures et de poids lourds. En outre, la hausse de +2,6% initialement publiée pour mars a été revue en baisse à seulement +1,7%. Les investissements du secteur privé (hors aéronautique et défense) ont de leur côté baissé de -0,9%. En glissement annuel, la croissance de ces investissements a ralenti à +1,3%, tombant au plus bas depuis janvier 2017.
Enfin, l’euro reculaient (1,1190 $), tout comme le pétrole. La crainte d’un ralentissement économique plus marqué que prévu a pesé sur le secteur. Le baril de qualité WTI repassait ainsi nettement sous les 60 $, pénalisant tout le compartiment. Les conséquences d’une possible guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine pesaient sur les cours, d’autant que la production de pétrole de schiste américain continuait d’être élevée. L’Opep s’est voulue rassurante. En vain. //
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