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PU #2997 / Trois motifs d'inquiétude (rédigé le 27/04/2022)
La réélection d’Emmanuel Macron n’a pas constitué un événement au plan boursier. Cette victoire était en fait attendue, si ce n’est espérée : sur la nouvelle, l’euro est resté stable (1,08 $), tout comme l’OAT à 10 ans (1,40%). En fait, les investisseurs se montraient bien plus inquiets de la poursuite de la guerre en Ukraine, de l’agressivité réaffirmée de la Fed et des conséquences de l’épidémie de la covid-19 en Chine.
En Ukraine tout d’abord, le conflit s’enlise tandis que des menaces d’escalade guerrière sont agitées par la partie russe. L’Occident, Etats-Unis en tête, continue pour sa part à alimenter le pays en équipements militaires.
Mais cette semaine, ce sont surtout les commentaires de Jerome Powell qui ont eu un impact (négatif) sur les indices. Le Président de la Fed a indiqué qu’une hausse des taux d’intérêt de 50 points de base sera "sur la table" dès la réunion des 3 et 4 mai. Ce qui laisse penser que ce préalable pourra être suivi d’autres mesures restrictives afin de calmer l’inflation, près de trois fois supérieure à l’objectif de 2% fixé par la Fed.
"Nous sommes vraiment engagés à utiliser nos outils" pour contrer l’inflation, a ainsi martelé Jerome Powell. Les tensions sur l’obligataire américain ont été instantanées, les T-Notes à 10 ans atteignant leur plus haut niveau depuis plus de trois ans à 2,98%.
Sur le front des statistiques, l’inflation en Europe a été très légèrement révisée en baisse sur mars. Il n’y a pas vraiment là une raison d’être satisfait (la réaction des marchés a d’ailleurs été limitée), mais toute détente, même marginale, observée sur les prix est "bonne à prendre", dans le sens où elle pourrait présager d’un retournement de tendance. Ainsi, l’indice des prix à la consommation est ressorti à +7,4% sur le mois de mars, selon les chiffres définitifs fournis par Eurostat (+7,5%, initialement et +5,9% en février). En excluant les produits les plus volatils (énergie et produits alimentaires), la hausse ressort à +3,2% sur un an. Donc à un niveau déjà bien supérieur à "l’objectif" de +2% édicté par la Banque centrale européenne (BCE). Cette dernière va donc devoir réagir.
Dans le même temps, les marchés se sont inquiétés de la situation sanitaire en Chine alors que Pékin est à son tour menacé par la pandémie. Des confinements ont été mis en place dans la capitale chinoise où la vaccination a été peu efficace, ce qui va peser un peu plus sur l’économie locale et, par ricochet, sur la croissance mondiale. La baisse des indices chinois a ainsi contaminé les places occidentales.
Enfin, le milliardaire Elon Musk va pouvoir acquérir le réseau social Twitter, les dirigeants de ce dernier n’ayant eu d’autre choix que de rendre les armes. Le P.-D.G. de Tesla et Space X s’offre une "danseuse" à près de 44 Mds $, dont il entend faire un véritable étendard de la liberté d’expression sans limite. Les responsables de la réglementation nationale et internationale ne vont certainement pas l’entendre de cette même oreille.
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