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L'été boursier (rédigé le 23/08/2016)

L’été aura, finalement, été des plus calmes sur les marchés financiers. Voilà qui constitue une bonne nouvelle pour ceux qui se sont tenus éloignés de la Bourse, volontairement ou non, et n’auraient pas été en mesure d’agir en cas de mouvements violents. Pour autant et comme vous le lirez en page 7, plusieurs opérations ont pu être menées à bien au cours des dernières semaines. Nombre d’entre-elles sont d’ailleurs toujours envisageables sur les cours actuels. Il s’agit uniquement là de ventes/allégements, ce qui nous a conduit à regarnir le poste liquidités de nos portefeuilles types (voir page 7). Compte tenu de l’évolution erratique des indices lors de ces derniers mois (une nouvelle baisse ne saurait être exclue a priori) et de notre stratégie en la matière, vous veillerez à reprendre votre ouvrage rapidement et agir là où il est possible de le faire, toujours en fonction de nos limites d’intervention. Comment expliquer l’évolution des marchés durant ces trois semaines alors que tant d’incertitudes restent à lever ? L’absence de mauvaise nouvelle a constitué une bonne nouvelle, a-t-on lu ici et là, sans grande conviction. Revenons donc sur les éléments les plus marquants de ces dernières semaines.

 

« Brexit », Espagne, Italie et élections américaines

 

La sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne (« Brexit ») prendra du temps, pour peu qu’elle devienne réalité. Après avoir lourdement chuté de prime abord, les marchés ont finalement jugé que ce divorce n’aura pas lieu, ou alors dans un délai suffisamment long pour qu’il ne perturbe pas les anticipations de très court terme des opérateurs. Il est donc faux d’affirmer que les investisseurs ont bien encaissé la nouvelle du « Brexit » ! En Espagne, le Parti populaire (PP) a accepté la main tendue de Ciudadanos, le parti centriste, ce qui pourrait dénouer la crise politique qui paralyse le pays. Rien n’est encore fait, mais c’est là un pas dans la bonne direction. Les investisseurs vont pouvoir se concentrer sur la situation en Italie où un important référendum se tiendra en novembre. En termes d’échéance électorale à nouveau, ce sont vers les états-Unis que les marchés ont regardé avec insistance. Wall Street semble s’attendre à une victoire de la candidate démocrate, plus consensuelle que son turbulent adversaire qui a dernièrement accumulé les faux pas. Les baisses d’impôts, promises par ce dernier, ont légitimement les faveurs des investisseurs. Mais sa politique en termes d’immigration et son protectionnisme assumé restent mal perçus. De fait, l’avance prise par Hillary Clinton dans les sondages a constitué un élément positif pour les indices américains. Le S&P 500 inscrivait d’ailleurs record sur record.

 

Les banques centrales

 

Où en seraient les marchés sans le soutien indéfectible (et jusqu’au-boutiste) des banques centrales ? Fort heureusement pour des investisseurs « drogués » à l’argent gratuit, les grands argentiers de la planète n’ont pas modifié leur biais durant la trêve estivale. La cacophonie reste de mise outre-Atlantique où les présidents de plusieurs Fed « locales » s’expriment comme bon leur semble sur ce que fera, ou devrait faire, Janet Yellen au cours des prochains mois. A l’heure actuelle, 43 % des intervenants anticipent une hausse (a minima) des « Fed funds » pour le mois de décembre. Mais rien ne saurait être certain à ce sujet, comme nous l’avons vu au cours des derniers trimestres. Les marchés se sont donc raccrochés à l’hypothèse d’un geste éloigné dans le temps, malgré les bons chiffres de l’emploi et la hausse des salaires aux Etats-Unis. Et ils ont dès lors poussé un « ouf » de soulagement, sans faire preuve pour autant d’un optimisme déraisonné. Dans un tel contexte, les principales devises n’ont guère évolué les unes par rapport aux autres. Il est vrai que la Banque centrales européenne (BCE) ne semble pas devoir modifier d’un iota sa politique actuelle. Pour autant, les marchés paraissent maintenant convaincus que l’institution de Francfort leur donnera de nouveaux gages dans le cadre du « Brexit ».

 

La politique budgétaire

 

La politique monétaire ultra-expansionniste n’ayant pas provoqué les résultats attendus (nous paierons cher ceux qui ne l’étaient pas le temps venu...), les marchés se sont convaincus peu à peu que l’arme budgétaire allait être prochainement dégainée. De nouveaux plans « de relance » sont d’ailleurs attendus un peu partout, à l’image de celui qui a été annoncé par le Premier ministre japonais. La question de l’endettement des Etats a été proprement occultée, une fois encore...

 

La Chine

 

Et ce n’est pas là le seul sujet qui a brillé par son absence. L’état de santé inquiétant de l’économie chinoise a été ravalé en dernière page, à la faveur d’un entrefilet. Voilà qui contraste fortement avec l’été dernier. Et pourtant, aucun élément allant dans le sens d’une amélioration de la situation ne peut honnêtement être présenté.

 

Les résultats trimestriels

 

Compte tenu d’un consensus si pessimistes qu’il était dès lors très facile de le dépasser, la saison des résultats n’a pas provoqué de vagues. Nous y reviendrons plus en détail la semaine prochaine dans ces mêmes colonnes. On rappellera toutefois que les grands noms de la technologie (Facebook, Alphabet, etc.) ont majoritairement et agréablement surpris. Compte tenu de leur poids dans les indices de référence, ce fut là un soutien pour les marchés.

 

Les banques commerciales

 

La politique des taux négatifs commence à inquiéter les banques européennes. Celles-ci demeurent fragiles, compte tenu d’un environnement réglementaire par ailleurs bien trop restrictif. L’été n’a pas été favorable à ce compartiment.

 

Les éléments allant dans le sens d’une hausse des marchés ont été majoritaires. Si les indices américains ont évolué sur de nouveaux sommets, il en a été différemment en Europe. Les intervenants restent donc très largement suspicieux. L’été a été des plus calmes, mais la rentrée pourrait être agitée.

 

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