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Quels thèmes en cette fin d'année ? (rédigé le 12/10/2016)
L’année 2016 est entrée dans sa dernière ligne droite. Pour l’heure, les marchés ne considèrent que les éléments de court terme et le CAC 40 ne parvient pas à s’affranchir de la résistance des 4 600 pts. Ce contexte est propice aux allers/retours et nous avons su en profiter largement. Alors que certains évoquent déjà un « rally de fin d’année », de quoi va être faite cette fin d’exercice et quels seront les thèmes à surveiller ? Cinq thématiques ont retenu notre attention.
A l’heure actuelle, les économistes tablent sur un relèvement des taux d’intérêt de 25 points de base à l’issue de la réunion du mois de décembre de la Réserve fédérale américaine. Les membres de son comité de politique monétaire se sont montrés divisés sur la marche à suivre en septembre. Deux théories s’opposent en son sein entre d’un côté, les partisans de la stagnation séculaire qui plébiscitent des soutiens constants, et de l’autre ceux qui croient encore au capitalisme. Qui l’emportera ? Les marchés se font désormais plus partagés, mais la fin de la situation actuelle, marquée par des taux bas et des soutiens tous azimuts, ne se fera pas sans difficultés. Nous n’en sommes pas là et le durcissement monétaire ne s’opérera que par étapes successives et éloignées dans le temps.
Nous en venons logiquement à notre deuxième point. Et c’est encore de politique monétaire dont il s’agit avec cette fois, à la manœuvre, la Banque centrale européenne (BCE). Jusqu’à maintenant, celle-ci semblait s’être engagée – avec un retard certain – dans la même voie que son homologue américaine. Mais il aura suffi d’une information de presse portant sur une diminutio de son soutien (tapering) pour que le doute s’installe. L’institution de Francfort a très probablement organisé cette fuite qui va lui permettre de modifier la perception qu’ont les marchés de sa politique et de ses limites. C’est là le contre-choc nécessaire au « quoi qu’il en coûte » de Mario Draghi. Ce changement de cap n’en est qu’à ses débuts et le marché aura du temps pour s’en accommoder.
Le calendrier politique est également un élément clef. Aux Etats-Unis, l’avance prise par Hillary Clinton rassure face au chaos que pourrait engendrer l’élection de Donald Trump. Certaines des promesses de la candidate démocrate sont assurément destinées à amadouer l’aile « gauche » de son parti et seront amendées. Restons mesurés toutefois face aux sondages dont on sait depuis le « Brexit » qu’ils sont faillibles.
Sur ce dernier sujet, ce sont d’ailleurs deux camps qui s’opposent : celui d’une sortie de l’Union européenne qui ne changerait pas grand chose (light) et l’autre qui préfère un virage plus radical (hard). Les investisseurs estiment que les modérés devraient l’emporter. Malgré le décrochage de la livre, c’est là encore un élément à même de rassurer.
Par ailleurs et alors que la saison des résultats a débuté, les marchés devraient (enfin ?) s’intéresser aux entreprises. Le consensus pourrait une fois encore être battu aux Etats-Unis, ce qui laisse espérer un retour à la croissance – même symbolique – des bénéfices après cinq trimestres de recul.
Enfin, les pays producteurs de pétrole sont sur le point de signer un accord portant sur une réduction de leur production. Le compartiment pétrolier, qui avait été mis au tapis, se redresse logiquement et son potentiel d’appréciation est encore très élevé. C’est donc là un soutien probable pour les marchés en cette fin d’année.
Face à ces différents éléments de court terme, plutôt positifs avouons-le, les déséquilibres plus profonds sont actuellement occultés (bulle obligataire, ralentissement chinois, risques géopolitiques, croissance atone). De leur irruption ou non sur l’agenda des marchés dépendra la couleur de cette fin d’année. Il est donc bien trop risqué de les occulter. Nous jugeons primordial de rester mesurés et de poursuive nos allers-retours « étroits » en fonction de nos limites d'intervention.
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