La dette américaine ramène Trump sur terre

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Les compteurs s’affolent. Au terme de l’année 2025, la dette publique des Etats-Unis devrait en effet s’élever à 37 654 Mds $, soit environ 110 000 $ par Américain. Il y a seulement 20 ans, cette même dette n’était « que » de 8 545 Mds $. Elle a donc été multipliée par quatre. Et si l’on en croit les projections actuelles, ce passif devrait encore bondir de +22% d’ici la fin de la décennie.

Dans le même temps, songez que le Produit intérieur brut des Etats-Unis a été multiplié par 2,2 au cours des 20 dernières années. Concrètement, il en ressort donc que la dette progresse deux fois plus vite que la création de richesse dans le pays.

Connaissant ces chiffres et sachant que 30% des obligations d’Etat américaines sont détenues par des investisseurs étrangers, pensez-vous judicieux de la part de l’administration Trump de se fâcher avec le reste de la planète et de remettre en cause le rôle central du dollar ? De notre côté, nous avons comme un doute…

La confiance dans l’économie américaine et dans les émissions de dette du Trésor tient au fait qu’elle n’est pas la Turquie (par exemple), c’est-à-dire que ses institutions politiques, judiciaires et monétaires fonctionnent de manière indépendante et que le pouvoir n’est donc pas détenu par un seul homme. Mais la confiance est une chose fragile et Donald Trump s’en est rendu compte en quelques jours seulement.

En usant du chantage et en abandonnant toute mesure vis-à-vis des partenaires des Etats-Unis, le Président américain a joué avec le feu et s’est brûlé les doigts. Plus encore que la chute des actions, c’est bel et bien l’envolée des rendements obligataires américains qui a fait paniquer son entourage et l’a incité à manger son chapeau. Le destin de l’Amérique et du reste du monde est intimement lié.

Avant de déclarer vouloir renverser la table, Donald Trump aurait dû travailler sur le fond pour réduire le déficit, puis la dette des Etats-Unis. Or, pour l’heure, la communication en ce domaine a, de très loin, dépassé les maigres résultats affichés par le DOGE d’Elon Musk. Les créanciers restent donc seuls maîtres à bord.

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