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Stratégie des gérants (rédigé le 04/03/2011)
A lire les résultats du sondage mensuel réalisé par Bank of America Merrill Lynch, l’optimisme est de mise chez les gérants qui plébiscitent les marchés d’actions à un niveau inégalé depuis... dix ans. 67 % des allocataires d’actifs sont en effet surpondérés en actions internationales, contre 40 % à la fin de l’année 2010. Dans le même temps, l’intérêt pour l’obligataire s’est réduit (66 % des investisseurs interrogés sous-pondèrent la poche obligataire, contre 54 % un mois plus tôt). L’écart entre la surpondération actions et la sous-pondération obligataire n’a jamais été aussi important.
Jusque là, compte tenu des indicateurs macroéconomiques, des résultats plus que robustes publiés par les entreprises, des risques pesant sur les dettes souveraines et des rendement ridiculement bas des emprunts d’états considérés comme les plus sûrs, rien n’est véritablement étonnant. Ce qui l’est plus tient à l’allocation géographique privilégiée par les gérants. En effet, seuls 5 % d’entre eux sont actuellement surpondérés sur les actions émergentes, contre 43 % en janvier. Voilà qui paraît pour le moins étonnant, surtout si l’on réfère aux prévisions 2011 publiées par les établissements financiers dans lesquels les sondés officient et qui faisaient la part belle aux économies en développement dans leurs allocations d’actifs... Ce revirement peut évidemment s’expliquer par les épisodes tunisien, égyptien puis désormais libyen qui ont rappelé que le « risque pays » était une variable à prendre en considération et que les Bourses émergentes ne sauraient monter jusqu’au ciel.
Autre élément intéressant de ce sondage : 75 % des investisseurs prévoient une augmentation de l’inflation, contre 48 % il y a trois mois. Souvenez-vous que l’idée même d’un retour de l’inflation était balayée par les économistes les plus médiatiques qui n’avaient par contre de cesse d’agiter le chiffon rouge de la déflation... Pour résumer, voilà comment doivent être compris les résultats de ce
sondage : attention aux émergents et à l’inflation. Mais est-ce une nouveauté pour les abonnés de notre publication ? Pas vraiment. Seul l’avenir nous dira toutefois si notre argumentaire développé dans ces colonnes se révélera pertinent. Pour l’heure, nous ne changeons donc pas une ligne à notre stratégie telle qu’elle a été avancée en janvier.
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