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Quelles convictions ? (rédigé le 13/01/2010)
(13/01/2010) L’année 2009 restera dans les annales sur le plan économique et boursier. En douze mois, les convictions des investisseurs mais aussi des politiques et du grand public ont volé en éclat. En janvier 2009, alors que la crise battait encore son plein et que les mesures de relance tardaient à venir, les gouvernements de ce monde étaient catégoriques sur un point : une nouvelle forme de capitalisme devait voir le jour. Une profonde réforme était promise et surtout inévitable aux dires de nos responsables politiques. Il y aurait un avant et un après « subprimes », comme il y avait eu, selon eux, un avant et après « 11 septembre ». Un capitalisme d’entrepreneurs et non de spéculateurs était notamment annoncé par notre Président de la République. Douze mois plus tard, cette conviction a de quoi faire sourire. La « révolution » n’a pas eu lieu et n’aura certainement pas lieu. Les États ne peuvent finalement réguler ce qu’ils ne contrôlent pas. Autre conviction du début d’année : les banquiers ne sont pas prêts de rec voir de nouveaux bonus... Le bilan de l’exercice est éloquent : les bonus versés à Wall Street vont retrouver les niveaux records de l’année 2007. Certes, ces versements seront surtaxés dans de nombreux pays européens. Mais la mesure constituera un épiphénomène et n’empêchera aucunement les banquiers de faire banquet. En janvier, les investisseurs étaient pour leur part convaincus que le système allait à sa perte et que les indices boursiers étaient promis aux abysses. À Paris, le consensus tablait ainsi sur un indice CAC 40 à 2 000 pts. Là encore, cette conviction a fait long feu. L’année 2009 a ainsi enregistré le plus fort rebond boursier depuis les années 1930. Mais des convictions de long terme ont également été mises à mal. Il est ainsi courant d’affirmer qu’un placement boursier est toujours gagnant sur dix ans. La décennie perdue (2000/2009) en Europe comme aux États-Unis a démontré le contraire. En ce début d’année 2010, les convictions sont encore légion. L’une d’entre elles est la suivante : « les États ne font jamais faillite ». Vraiment ?
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