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Les agences de notation au coeur des débats (rédigé le 05/05/2010)

Les agences de notation sont des pompiers pyromanes. Cette assertion fait actuellement florès après la décision de Standard & Poor’s d’abaisser la note de la Grèce puis celle du Portugal et enfin de faire de même pour celle de l’Espagne. En effet et alors que les marchés étaient déjà empreints d’une très grande fébrilité face à l’immobilisme des gouvernements européens, la décision de l’agence de notation américaine accentuait encore un peu plus les craintes des investisseurs. En conséquence, les marchés chutaient « comme un seul homme ». Le directeur général du Fonds monétaire international, le Français Dominique Stauss-Kahn, estimait ainsi qu’il ne fallait pas « trop croire les agences ». Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, jugeait quant à lui qu’il ne fallait pas les prendre « trop au sérieux ». éric Woerth, ministre des Affaires sociales et ancien ministre du Budget, expliquait pour sa part regretter d’être dans « un système où les agences emballent elles-mêmes les choses ». Certains journalistes et politiques souhaitaient par ailleurs qu’à l’avenir, les agences ne puissent plus noter les états compte tenu des conséquences néfastes que leur avis pouvait avoir.

à l’image des analystes, plus prompts selon nous à décrire la réalité qu’à l’anticiper, les agences de notation ont cette fâcheuse tendance à agir de cette manière. Pour autant, qui convient-il d’incriminer ? Le dirigeant d’une entreprise qui après avoir indiqué que sa situation comptable était sous contrôle et devra finalement se résoudre à avertir les marchés qu’il n’en est rien, n’est-il pas le premier responsable de la dégradation de sa note par les agences ou de la révision à la baisse des perspectives de son groupe par les analystes ? En l’occurrence, demander l’interdiction de ces derniers ne fait pas baisser la fièvre : seul le thermomètre est brisé. Dans le contexte actuel, nos hommes politiques ont beau jeu de crier haro sur le baudet et de clouer au pilori ces agences. Ils oublient que leur gestion est à la base des dérives mises en avant par Standard & Poor’s, Fitch ou Moody’s. Et que ces dernières ne sauraient être tenues responsables de l’incurie dont ils ont fait preuve récemment en tardant à sauver la Grèce.

Attention donc à ne pas confondre les causes et les conséquences.