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Faux calculs et vrais mensonges (rédigé le 04/03/2014)

Plus les rumeurs de remaniement ministériel enflent, plus les professionnels de la politique ressentent le besoin de faire parler d’eux. Pour les uns, il s’agit de s’assurer un maroquin dans un cercle qui s’annonce restreint, tandis que pour les autres, l’heure est plutôt venue de soigner sa sortie en donnant des gages à leur base respective. Benoît Hamon, ministre fantôme de l’Economie solidaire, se range dans cette seconde catégorie. Ancré à la gauche du Parti socialiste, ce détenteur d’une licence d’Histoire qui n’a jamais rien fait d’autre que de la politique, a ainsi ressenti le besoin de nous donner sa vision du prochain «Pacte de responsabilité». Pour mémoire, ce plan annoncé par François Hollande est censé redonner un peu d’air aux entreprises asphyxiées par la pression fiscale. Mais pour M. Hamon, lequel affiche un portrait d’Antonio Gramsci dans son bureau de Bercy, la priorité des priorités n’est pas là. Selon lui, il faut que le taux de distribution des bénéfices (part des profits versés sous forme de dividendes) soit limité afin de «baisser le coût du capital». «Jusqu’en 2008, les entrepreneurs allemands se sont serrés la ceinture puisqu’ils ont consenti une baisse des taux de distribution de dividendes de 10 %. Sur la même période, les chefs d’entreprises français faisaient quoi ? Il augmentaient les distributions de dividendes de 50 %», a-t-il ainsi fait valoir. De tels chiffres sont totalement faux et M. Hamon le sait bien (espérons-le).

Le taux de distribution des entreprises du CAC 40 était de 40,3% en 2008, sous sa moyenne historique de 45%. Il a bondi à 62,3 % en 2009 non pas parce que les «méchants» patrons ont augmenté les dividendes mais parce que les profits se sont exceptionnellement effondrés sous le coup de la crise. Il s’agissait d’un simple effet de ciseau, d’ailleurs corrigé dès l’année suivante (46,7%) avec la stabilisation des bénéfices et la baisse des dividendes. Au niveau européen, la distribution des profits est inférieure de quelques points. En analysant les taux de distribution, nous nous sommes en revanche aperçus que celui des entreprises du CAC 40 où l’Etat est le premier actionnaire ressort à 65%. M. Hamon trouvera certainement les mots qu’il faut pour justifier cette indécente voracité...

 

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