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Les destructeurs de valeur (rédigé le 26/06/2014)
Nous évitons, autant que possible, les actions des sociétés dont le capital est en partie détenu par l’Etat. Ce dernier est en effet un mauvais actionnaire puisque ses intentions seront parfois politiques (par exemple, éviter toute restructuration quitte à précipiter l’entreprise dans une situation délicate), parfois comptables (maximiser son dividende qui viendra alimenter ses caisses exsangues au mépris des investissements structurants) mais en tous les cas à courte vue et ce de manière constante. En moins d’une semaine et par trois fois, nous n’avons eu qu’à nous féliciter d’une telle prudence. évoquons tout d’abord le cas EDF.
Le vendredi 19 juin, Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, indiquait qu’elle « effaçait » le hausse des tarifs d’électricité de 5% programmée pour le 1er août. Ce type de décision, qui relève de la pure politique politicienne, conduit invariablement à son annulation par le Conseil d’Etat. Mais qu’importe, la communication prime ! Cette fois, l’action de l’électricien français chutait de 7,69% en une séance et de près de 12% en trois jours, preuve de l’exaspération des actionnaires.
Arnaud Montebourg, fidèle à cette approche de la politique qui n’a d’autre objectif que d’occuper l’agenda médiatique, ne pouvait être en reste. Celui-ci s’était déjà saisi du dossier Alstom. L’accord initialement prévu avec General Electric, qui avait provoqué l’ire du ministre de l’économie et du Redressement productif (sic), n’aura finalement été retouché que de manière anecdotique et là encore très politique. Mais soucieux de son image «sociale», notre ambitieux ministre est parvenu à engager l’argent des contribuables en annonçant que l’Etat achètera 20% du capital de la société française. Voilà qui conduisait à un repli marqué de l’action Alstom qui n’avait évidemment pas besoin d’un tel actionnaire à son tour de table... Et de deux !
Enfin, les marchés ont anticipé la vente de plusieurs participations de l’état afin de financer tout ou partie de ce somptuaire engagement. Safran, Thales et Airbus se repliaient logiquement, sur la nouvelle. Et de trois... En l’espace de quelques jours, nos gouvernants auront détruit plus de 5 Mds € de capitalisation. Voilà un bel exploit qui en appelle assurément d’autres. Et qui nous incite à rester éloignés des groupes « étatiques ».
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