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Agences de notation et régulation (rédigé le 13/06/2012)

Après avoir concentré un feu nourri de critiques de la part des politiques et des media, les agences de notation bénéficient à l’heure actuelle d’une accalmie médiatique. La dégradation par Fitch de la note de l’Espagne à seulement deux crans de la catégorie spéculative a ainsi été dévoilée sans provoquer la moindre indignation. Celles que l’on a accusées d’entretenir la crise européenne n’en restent pas moins dans le collimateur du monde politique. A Bruxelles, le Conseil et le Parlement européens s’affèrent à finaliser une nouvelle réglementation des agences. Les eurodéputés voudraient notamment obtenir une interdiction de toute référence aux notations à des fins réglementaires d’ici la fin de l’année 2014.

 

Il est ici intéressant de noter que ce sont justement les législateurs qui, par excès de zèle, avaient imposé de telles références aux agences de notation dans les contrats financiers. Conscients des aberrations mécaniques que leurs excès de régulation a engendré dans la gestion des portefeuilles d’obligations privées et publiques, ils souhaitent désormais revenir en arrière. Voilà qui pourrait être censé.

 

Reste que le Commissaire européen Michel Barnier continue pour sa part de militer pour des mesures plus loufoques les unes que les autres. Le Français imagine ainsi qu’il serait efficace d’interdire temporairement la notation d’un pays qui négocierait un programme d’aide internationale. Ou encore que l’on pourrait contraindre les agences à annoncer à la fin de l’année civile les dates auxquelles elles noteront chaque pays. Il s’agirait en quelque sorte d’inventer un baromètre qui n’indiquerait que le beau temps et dont les prédictions seraient figées. Au regard de la volatilité des politiques budgétaires menées en Europe et en France – selon certaines rumeurs, le gouvernement Ayrault pourrait demander à Bruxelles de repousser d’un an l’objectif d’un déficit à 3 % en 2013, pourtant fixé voici seulement quelques mois –, ces propositions apparaissent non seulement absurdes mais dangereuses.

 

Le seul objectif de Bruxelles doit être de banaliser les agences afin qu’elles redeviennent des entités qui rassemblent l’information pour ceux qui veulent bien l’utiliser. Et cela passe par moins de régulation.

 

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