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La rigueur est bonne pour l'économie (rédigé le 26/07/2012)

Laissons, pour une fois, de côté les annonces d’un gouvernement fraîchement investi qui semble n’avoir pour objectif que de défaire ce que son prédécesseur avait construit, souvent maladroitement d’ailleurs. Prenons un peu de hauteur et revenons de nouveau sur les conclusions d’une étude universitaire menée par les économistes Alberto Alesina et Silvia Ardagna (Large changes in fiscal policy : taxes versus spending. The University of Chicago Press 2010). Selon ces derniers, réduire les déficits peut permettre à un Etat de renouer avec la croissance, à condition toutefois de baisser les dépenses publiques et non d’augmenter les impôts. Les auteurs ont considéré 107 cas de réductions significatives des déficits (soit au moins 1,5 % du PIB en un an) et 91 cas d’augmentations importantes de ceux-ci (au moins 1,5 % du PIB, là encore) sur une durée de quarante ans et pour les pays appartenant à l’OCDE. Leurs conclusions sont les suivantes : dans les cas où l’économie croît de manière significative à la suite d’une réduction du déficit, c’est que la baisse des dépenses a été privilégiée par rapport à la hausse des impôts. A l’inverse, une réduction du déficit suivie d’une récession est la conséquence d’un choix inverse : la hausse des prélèvements obligatoires a pris le pas sur la baisse des dépenses de l’Etat. Comment expliquer un tel résultat ? Selon les auteurs, la baisse volontaire et appuyée des dépenses publiques (et non pas quelques ajustements à la marge) envoie un signal fort aux acteurs économiques : les impôts n’augmenteront pas dans le futur ou leur hausse sera limitée. Rassurés quant à l’issue des efforts qu’ils consentiront, les ménages comme les entreprises peuvent investir davantage, tant en recherche qu’en capital humain. A contrario, le choix par un gouvernement de la hausse des impôts tous azimuts réduit le revenu disponible des ménages et les disponibilités des entreprises, témoigne d’un refus par les pouvoirs publics de réduire les dépenses et laisse donc augurer de nouvelles taxations dans un futur plus ou moins proche. En France donc, et si l’on se base sur les conclusions de cette étude et les mesures annoncées par le gouvernement Ayrault, la croissance ne devrait pas prendre le bon chemin. « L’épisode » grec nous le rappelle d’ailleurs, sans conteste.

 

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