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Etats-Unis : une oasis de croissance ? (rédigé le 10/07/2018)

Alors que la croissance du Vieux Continent décélère dans le cadre d’un essoufflement jugé «naturel» et que les pays émergents, confrontés à la hausse du dollar, traversent une phase difficile, les Etats-Unis paraissent immunisés et entendent faire la course en tête. Le dopage budgétaire engagé par le Président Trump va stimuler la croissance outre-Atlantique. Il reste que des menaces se profilent pour la 1ère économie mondiale. Des menaces qu’il convient de ne pas négliger.

 

Un stimulus inopportun

 

La réforme fiscale américaine, qui doit être associée à un nouveau volet de dépenses fédérales, va avoir des conséquences positives sur l’activité. Ainsi en 2018, le PIB des Etats-Unis pourrait croître de +2,8%, soit nettement au-dessus de son potentiel désormais estimé à +1,8%. Voilà qui devrait permettre au chômage de poursuivre sa décrue outre-Atlantique. Les créations d’emplois non-agricoles ont d’ailleurs dépassé les attentes au mois de juin (voir page 1). L’inflation reste contenue, même si des tensions apparaissent ici et là, à intervalle régulier. Et les autres voyants demeurent au vert (consommation des ménages, dépenses d’investissement...).

 

Dans ce cadre, la Réserve fédérale aura la difficile tâche de guider l’économie américaine vers un atterrissage en douceur alors que sa politique demeure accommodante, en dépit des quelques hausses de taux consenties jusque-là. L’intérêt de ces stimuli budgétaires est donc nul. Pire, les Etats-Unis se privent d’un levier important si l’économie venait à décélérer fortement d’ici quelques mois. A court terme toutefois, la croissance du PIB américain devrait résister. Mais rappelons que l’activité outre-Atlantique est actuellement sur son 2ème cycle le plus long jamais enregistré. Et que tout a une fin, a fortiori quand des mesures «récessionnistes» sont mises en place.

 

Un optimisme à nuancer

 

L’hypothèse d’une croissance mondiale synchronisée à même de s’auto-entretenir a donc du plomb dans l’aile : en dehors des Etats-Unis, l’activité tend actuellement à ralentir. Alors que la 1ère puissance mondiale s’est engagée dans une véritable croisade commerciale, dont les conséquences ne peuvent être que négatives tant aux Etats-Unis qu’ailleurs, les menaces deviennent plus tangibles, dès lors que l’on se place à un horizon plus lointain. Ainsi, le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine s’est récemment inquiété des conséquences d’une hausse des droits de douane (devenue réalité depuis le 6 juillet), évoquant même une possible récession en cas d’escalade protectionniste. Une récente étude publiée par Reuters évalue d’ailleurs ce risque à 35% pour les deux prochaines années. 

 

Que restera-t-il des conséquences positives du choc fiscal face à une guerre commerciale ? Chez Bank of America Merrill Lynch, la question ne se pose même plus : «nos calculs suggèrent qu’une guerre commerciale majeure conduirait à une réduction significative de la croissance. Une dégradation de la confiance et des perturbations dans la chaîne logistique pourraient amplifier le choc commercial, conduisant à une récession pure et simple».

 

La situation économique des Etats-Unis reste positive, tout du moins à court terme. Les risques de récession ont été repoussés dans le temps par les stimuli budgétaires engagés par le Président Trump. Toutefois, l’hypothèse d’un ralentissement, voire d’une récession, reste à considérer. Celle-ci est avant tout liée à de potentielles erreurs politiques. La guerre commerciale en est une, assurément (on s’interrogera d’ailleurs sur la résistance affichée actuellement par les marchés d’actions). Une sur-réaction de la Fed (hausses de taux trop rapide) en est une autre. 

 

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