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La correction est là (rédigé le 01/07/2015)

Depuis plusieurs mois, les investisseurs regardent l’économie mondiale avec une grande complaisance. L’Amérique connaît une phase de ralentissement ? Elle ne saurait être que passagère. L’Europe affiche une reprise des plus modestes ? Il s’agit malgré tout d’un bon début. La Chine souffre des excès commis sur le front de l’investissement ? Le Parti communiste trouvera une solution. La Russie et le Brésil sont en récession ? Cela ne peut qu’aller mieux. La Grèce fait face à une équation budgétaire inextricable ? La zone euro et Athènes vont certainement parvenir à s’entendre... Les opérateurs ont ainsi pris l’habitude de balayer d’un revers de la main tous les éléments qui n’accréditent pas la thèse selon laquelle les marchés, pilotés par les banques centrales, ne peuvent que monter

 

L’impossibilité pour Athènes et ses créanciers de se mettre d’accord dans le délai imparti a donc réveillé en sursaut plus d’un opérateur. Contrairement aux attentes de la majorité, les moins laxistes des européens ont en effet refusé de signer un nouveau chèque en blanc (comprenez ici que la France, qui tarde toujours à réduire ses dépenses et à opérer une saine gestion de ses comptes publiques, était pour sa part d’accord pour enterrer l’affaire grecque sans faire de bruit. Mais c’est là une autre histoire...). Les responsables politiques européens savent depuis plusieurs années que la dette a atteint le niveau à partir duquel il devient impossible de la réduire. Ils ont fait semblant d’y croire pour sauver les banques exposées et se donner le temps de transférer ce passif aux contribuables du Vieux Continent. Maintenant que c’est chose faite, le spectre du défaut ne fait plus aussi peur. Pas plus que le scénario d’une restructuration massive (abandon de 50 % des créances par exemple), mais encore faudrait-il, dans ce cas, que le gouvernement grec valide et surtout applique un véritable virage budgétaire en échange d’un tel cadeau.

 

Plus largement, et quoi qu’il arrive désormais en Grèce – défaut, restructuration, démission du gouvernement ou encore sortie de la zone euro –, cet évènement a eu pour effet de rappeler à beaucoup que l’incertitude et le risque faisaient toujours partie intégrante de l’économie et de l’investissement boursier.

 

Il est ainsi intéressant de noter que l’ensemble de la planète financière a été affecté par cet épisode, à commencer par Wall Street qui faisait preuve d’une étonnante résistance depuis de longs mois. En réalité, le dossier grec devrait inciter un nombre croissant d’opérateurs à se poser des questions, ce qu’ils ne faisaient plus tant ils étaient assurés du « savoir-faire » des banques centrales. Sur ce point, la politique de la Fed va d’ailleurs inévitablement constituer une source de turbulences. Après avoir trop tardé, l’institution semble se diriger vers une hausse de taux au moment même où l’économie de l’Oncle Sam montre des signes de faiblesse. Les prochaines publications de résultats trimestriels aux états-Unis devraient à ce titre être révélatrices d’un tel danger : les bénéfices des entreprises composant le Standard & Poor’s 500 sont désormais attendus en recul de 7,3 %, contre 4,3 % voici trois mois. Comment justifier une valorisation historiquement élevée avec des profits orientés à la baisse ?

 

Voici quelques jours encore, les opérateurs auraient haussé les épaules. Il n’est pas sûr qu’ils soient désormais aussi insouciants... Dans ce contexte, la correction qui a pris forme devrait se poursuivre. Les indices américains, qui viennent d’enfoncer des supports techniques, affichent un potentiel de repli supérieur à 10 %, selon nous. S’il venait à se concrétiser, les références européennes seraient une nouvelle fois impactées. Pour ceux qui ont mis des liquidités de côté comme nous l’avons conseillé, il s’agira alors de ne pas se précipiter mais de revenir progressivement à l’achat.

 

 

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